La file compte à peine une dizaine de personnes. Sa lente évolution et le soleil brûlant n’entament pourtant pas la patience des usagers qui attendent de passer devant les officiers en charge de l’identification des Camerounais en quête d’une carte nationale d’identité au Commissariat central N°1 de Yaoundé. «On avance doucement mais on supporte parce qu’il y a eu des moments ici où il fallait attendre des heures pour être identifié », explique Camille Atangana. Ce dernier sait de quoi il parle puisqu’aux derniers jours de la période d’allègement des conditions d’obtention de la carte nationale d’identité décidée par le chef de l’Etat en janvier dernier, il n’a pu être reçu tant l’affluence était forte. « Je suis revenu deux jours de suite mais c’était impossible d’être servi. Je m’étais résigné à refaire ma carte d’identité au prix normal », ajoute l’usager.
Le contraste, tout aussi visible dans d’autres postes d’identification de la ville, est en effet saisissant entre le 30 avril dernier, date butoir de la mesure du chef de l’Etat, et ce début de mois de mai après la prorogation du délai au mois d’août 2011. « Les choses se sont vraiment calmées car les usagers se bousculaient la semaine dernière. A cette heure-ci (11h30, NDLR) la semaine dernière, on en était à une cinquantaine de personnes. Aujourd’hui, on a reçu à peine 18 personnes. Comme ils savent qu’ils ont encore quatre mois, les usagers prennent tout leur temps », confirme un officier de police. Surtout que nombreux sont ceux qui n’ont pas pu se faire établir la carte d’identité durant les quatre premiers mois d’année en raison de l’absence de certaines pièces.
Quant à ceux qui attendent désormais le précieux document, il faut encore faire preuve de patience. « Ma carte n’est pas encore prête d’après ce qu’on m’a expliqué. Il faut donc que je repasse dans quelques jours en espérant qu’elle le sera enfin car mon récépissé arrive à expiration dans quelques jours », commente Charlotte Eyenga, enseignante, qui affirme avoir été parmi les premiers à profiter de la mesure présidentielle. Il faut dire que l’affluence observée entre janvier et avril dernier semble avoir une influence sur le rythme de délivrance des cartes. Même si les autorités assurent que tout est mis en œuvre pour accélérer ce processus et d’ailleurs, les premières cartes seraient déjà disponibles. Dans les postes également, les noms des demandeurs dont les dossiers ont été rejetés pour fraude ou manque de pièces sont disponibles afin de leur permettre de se mettre rapidement à jour.
Pour rappel, la mesure prise par le président de la République prévoyait l’exemption des frais de timbre sur les copies de pièces d’état civil exigées, la gratuité des imprimés de demandes et certificats de nationalité, l’exemption du droit de timbre et de la redevance du greffe lors des demandes et de la délivrance des certificats de nationalité, la mise en place et le déploiement d’équipes mobiles d’identification, notamment en milieu rural, le renforcement des équipes de travail dans les 350 postes fixes d’identification et dans les centres de production et d’authentification.
