Les colonnes de faits divers de ces dernières semaines dans les différents journaux sont plutôt révélatrices. Même si peu de chiffres sont disponibles pour l’étayer, l’insécurité à Yaoundé observe une légère baisse. La vague de braquages qui a sévi notamment dans les établissements de micro finance, le niveau des agressions à bord des taxis, ou encore les cambriolages dans les administrations publiques, ont connu une décrue considérable. Pour autant, les agressions en milieux domestiques et les actes criminels dans les quartiers continuent à être le lot quotidien dans certaines zones de la ville, notamment celles à forte démographie. Et le Délégué général à la Sûreté nationale lui-même, en installant hier le nouveau délégué régional du Centre, n’a pas manqué d’évoquer ces espèces de « no man’s land » qui se sont développés, notamment en périphérie. « Il ne saurait y avoir dans une ville comme Yaoundé, des îlots d’exactions comme ces zones fortement criminogènes » a lancé énergiquement Martin Mbarga Nguelé, citant en exemple ce qui a été longtemps « l’immeuble de la mort » et où l’on a laissé pendant des années, brigands et autres criminels opérer en toute impunité.
Mais au-delà de ces aspects strictement urbains, Yaoundé a surtout une particularité que le Dgsn a tenu à souligner à grands traits. Capitale politique, siège des institutions et des missions diplomatiques, la ville a une sensibilité tout à la fois « géopolitique, diplomatique et stratégique ». Qui plus est, le dernier recensement démographique a révélé qu’elle est aussi désormais la ville la plus peuplée du pays. Autant de spécificités qui impliquent un déploiement particulier du dispositif sécuritaire dans la capitale.
Au niveau territorial, quatre commissariats centraux quadrillent ainsi la ville pour 16 commissariats d’arrondissement, soit le dispositif le plus étoffé au niveau national. Et en appoint, des unités spéciales à l’instar du GSO, ou encore de la compagnie de sécurisation des diplomates. A charge maintenant à Jean Marie Ndie Ngah de mettre à profit les moyens à disposition pour l’accomplissement des missions complexes qui lui incombent.
