L’occasion est opportune : l’installation des responsables des services centraux de la Sûreté nationale, pour la plupart des têtes pensantes de la police nationale, à savoir les inspecteurs généraux, les inspecteurs, les directeurs.

Le délégué général à la Sûreté nationale, Martin Mbarga Nguelé, l’a saisie pour faire passer un message fort qui peut se résumer dans les mots suivants : travail efficace et résultats positifs. Les missions traditionnelles de la police relatives au maintien de l’ordre comme à la protection des hommes et des biens se conjuguent avec les responsabilités découlant des impératifs sécuritaires de l’heure – lutte contre toutes formes de criminalité avec la prochaine élection présidentielle en référence – pour convaincre sur la pertinence du message.

Pourtant, cette interpellation n’est pas nouvelle. Elle exprime le fond de la pensée voire la vision du DGSN, le commissaire divisionnaire Martin Mbarga Nguelé, depuis sa seconde nomination comme chef de corps, il y a plus de huit mois, dans une maison qu’il connaît bien .Au demeurant, elle est le fil conducteur de tout ce qu’il a publiquement dit depuis lors. En octobre et novembre 2010, il a fait le tour des dix régions « pour prendre le pouls sociopolitique et sécuritaire du pays», selon ses propres termes. Dans un entretien avec Cameroon Tribune le 5 novembre 2010, il soulignait le caractère primordial du message adressé à tous les policiers sans distinction de rang : l’observance stricte de l’éthique et de la déontologie. « Le policier, dit-il, doit redevenir un homme d’honneur ». Le relâchement constaté s’est manifesté par des comportements déviants de nature à nuire à l’image et à l’accomplissement sain des missions de la police. Toutes choses contraires à la devise bien connue, à savoir : « au service de tous et de chacun ». La police doit être utile et non nuisible. Heureusement, elle est effectivement utile dans son ensemble.

Le message du DGSN relèverait-il tout simplement de la routine ? Assurément non, même si la répétition est reconnue par ailleurs comme l’un des fondements des méthodes pédagogiques classiques. Dans un corps qui se renouvelle continuellement grâce aux promotions, aux changements de poste voire aux recrutements, la permanence du même message sur la qualité du travail et l’exigence de bons résultats, sur la stricte observance des règles éthiques et déontologiques, fonde l’engagement des personnels et le nécessaire lien de confiance avec la population.

Voilà pourquoi, sans occulter les problèmes de moyens qui se posent dans certains cas avec acuité, le DGSN insiste sur l’usage rationnel des moyens disponibles eu égard aux efforts entrepris dans ce sens par les pouvoirs publics. Toutefois, l’accent est mis sur l’engagement des responsables et tous leurs collaborateurs à faire face à leurs obligations .Un engagement individuel et collectif pour que les policiers rassurent quand ils s’approchent des citoyens. L’heure est donc à la remobilisation.