Alors qu’on l’attendait avec 490 milliards de F de recettes, la douane camerounaise en a collecté 528 milliards en 2010. Un chiffre record qui fait d’elle, le deuxième contributeur au budget de l’Etat. Avec les multiples réformes engagées au sein de cette administration, les performances n’ont cessé de croître. Un succès qui est le fruit d’une stratégie managériale axée sur trois piliers : la transparence, le contrôle et la responsabilité. Le Système douanier automatisé (Sydonia), le dispositif douanier de suivi par GPS des marchandises en transit (Nexus +) et plus récemment, les contrats de performance dont le succès à dépassé les frontières nationales et bientôt expérimentés au Bénin, au Togo et au Gabon ont fait leurs preuves.
C’est fort de tout ce succès que Minette Libom Li Likeng, directeur général des douanes a été invitée pour la troisième édition du « Club management », organisé par l’Institut supérieur de management public (ISMP) hier à Yaoundé. Pour Mokwe Edward Misime, directeur général de cette école, « Cette édition spéciale met en scène une personnalité qui fait notre fierté et qui prouve que le management n’a pas de sexe ». Interrogé sur le secret de cette réussite, Minette Libom Li Likeng a confié: « Je n’ai pas été dans une école de management. Comme on gère son foyer, c’est ainsi qu’on gère son administration. Il faut rechercher la performance, éviter les catastrophes, faire avec ce qu’on a et surtout, prier ». L’exposé autour duquel elle a bâti son argumentation était titré : « Les douanes camerounaises à l’épreuve de la gouvernance : éléments d’une mutation endogène ».
Dans sa présentation, elle est partie de la genèse de l’administration douanière et a ensuite évoqué son évolution, et les mutations qui l’ont conduite à ce degré de performance. Sans être exhaustif, on peut citer la création d’un comité de promotion de l’éthique et de la gouvernance et la mise sur pied d’un forum Douanes/Entreprises en 2009. La mobilisation de l’outil informatique avec Sydonia, le Global positionning System (GPS) a permis de réduire les longues procédures, la fraude, les tracasseries et une certaine forme d’insécurité. Les contrats de performance institués en 2008 se sont déroulés dans un premier temps avec les inspecteurs de douane et depuis janvier dernier, avec les opérateurs économiques. A ce jour, ils ont déjà permis de réduire le temps entre l’enregistrement du dossier et son traitement par l’inspecteur de 11 à 3 heures. Et aussi, l’amélioration des recettes douanières de 22%.
Le « Club management » de l’ISMP est un espace de partage des pratiques managériales éprouvées, organisé une fois par trimestre. L’objectif est d’échanger les expériences, partager les bonnes pratiques et les solutions innovantes. Les deux dernières éditions avaient comme invités, le directeur général du Fonds spécial d’équipement et d’intervention intercommunale (Feicom), Philipe Akoa et le délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Yaoundé, Gilbert Tsimi Evouna.
