Du côté de l’Acms, on explique que ce qui apparaît comme une stratégie trop ciblée de la vulgarisation du préservatif féminin, vient de ce que le programme n’en est qu’à sa phase pilote. Cinq régions (Centre, Littoral, Sud-ouest, Nord-Ouest et Adamoua) ont ainsi été retenues pour la mise en œuvre du programme, du fait des chiffres de vulnérabilité et de mortalité des femmes qu’ils présentaient. Et pour André Mama Fouda, les résultats obtenus depuis, sont plutôt encourageants, puisque en 2008, le programme distribuait un peu plus de 143.000 préservatifs féminins. En 2010, on en était à plus de 776.000.
Une évolution exponentielle qui s’explique surtout par la communication et les différentes campagnes menées par l’Acms et le Minsanté pour la promotion du préservatif féminin. « Il fallait combler 7 ans de déficit de communication, puisque le produit arrive en 2002, mais ce n’est que depuis 2009 que nous communiquons dessus », explique-t-on ainsi à l’Acms. C’est aussi l’une des raisons pour lesquelles, à la différence du préservatif masculin, le condom féminin n’est pas encore commercialisé dans tous les points de vente. « Lorsqu’ils sont vendus dans une boutique du quartier par exemple, ce n’est pas évident pour une femme de venir le demander. C’est pourquoi nous avons plutôt ciblé les salons de coiffure, où ces femmes abordent toutes sortes de sujets, y compris ceux liés à leur intimité. Et des études montrent que c’est le circuit où ils s’écoulent le plus », poursuit notre source.
2011 marquant la fin de la phase pilote qui était prévue pour trois ans, le ministre de la Santé publique a insisté pour que soit déployé un plaidoyer afin de mobiliser les ressources additionnelles pour permettre que le programme se poursuive et s’étende.