La famille, à laquelle une fête est dédiée ce week-end, apparaît sans conteste comme une incomparable valeur refuge. Au Cameroun, les pires difficultés socio-économiques endurées par le monde du travail au cours de la longue crise économique, ont donné l’occasion d’apprécier les bienfaits de la légendaire solidarité africaine. Certes on ne compte pas les situations tragiques qui ont mis à mal tant de familles dans un conteste d’extrême pauvreté dont notre société n’est pas encore complètement sortie. En l’absence d’un système de sécurité sociale généralisée, la solidarité africaine a tant bien que mal servi de palliatif. Pour un piètre résultat, dès lors que des maux comme l’exode rural, le chômage, le sous-emploi, les mauvaises rémunérations, ont eu pour corollaire le phénomène tout aussi préoccupant de parasitisme social.
Des voix s’élèvent de plus en plus haut pour décrier le conditionnement de l’individu africain à une interdépendance qui relègue au second plan sa place en tant qu’entité sociale. De là à donner raison à ceux estiment que derrière l’apparente convivialité qu’affiche la solidarité africaine, la soumission au groupe favorise le parasitisme, la corruption et la tyrannie au détriment du travail, il n’y a qu’un pas. On ne saurait cependant prendre sans nuances fait et cause pour un tel courant de pensée. La solidarité demeure l’arme la plus efficace dans la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale. Puisqu’elle est incontournable, la modernité à l’occidentale, appliquée au contexte africain, devrait être mâtinée d’un minimum d’esprit de solidarité. En tout cas, l’individualisme froid et calculateur, facteur d’exclusion sociale, n’est pas plus enviable que le parasitisme social que l’amélioration des conditions de vie des populations peut sinon enrayer du moins infléchir.