Difficile de se frayer un chemin ce lundi matin au marché Mboppi. Comme d’habitude, une forte activité économique s’y déroule. Des marchandises chargées sur plusieurs porte-tout entrent et sortent de cet espace commercial à la minute. Le nombre de personnes qui y pénètrent également est important. Impossible de savoir qu’un incendie s’est produit la veille, dimanche après-midi. Le reporter de CT est obligé de jouer des coudes pour arriver sur le lieu de l’incendie. Là, se trouve le colonel Owono Nlend, le chef des sapeurs pompiers, venu, lui aussi, prendre des nouvelles.
Dans les huit boutiques véritablement sinistrées, de jeunes gens s’activent à évacuer les déchets. De fortes odeurs de piles électriques brûlées, cotons tiges, brosses à dents, torches électriques, CD, cintres, etc., éparpillés au sol, repoussent les visiteurs. A côté de ce spectacle affligeant, un homme, Jean Tankeu et son épouse, complètement abattus, essaient encore d’analyser ce qui leur est arrivé. Cela fait 28 ans que ce quinquagénaire est installé au marché Mboppi. Il avait une boutique de vente de produits alimentaires. Tout a brûlé en quelques minutes, et ses pertes s’élèvent à environ 25 millions de Fcfa.
Jean Tankeu pointe un doigt accusateur sur les fils électriques anarchiquement disposés dans le marché, et qui seraient à l’origine du feu. Alice Maguedjio, la présidente des commerçantes détaillantes du Wouri et Sg de l’Association des commerçants du marché Mboppi, partage son courroux. « C’est depuis longtemps que nous demandons, en vain, l’installation des postes Aes Sonel. Même les câbles qu’utilisent certains commerçants pour s’alimenter en énergie électrique sont de mauvaise qualité », confie Alice Maguedjio. Elle ajoute que le marché est installé sur des drains et connaît de sérieux problèmes d’inondations.
Après l’incendie, des mesures ont été prises pour sécuriser le marché et permettre la reprise rapide de l’activité. Les enquêtes se poursuivent pour déterminer avec exactitude les causes de l’incendie et pouvoir y trouver des solutions durables. L’une d’elles pourrait être la création d’un véritable marché sur ce site. Car, jusqu’à ce jour, révèle Alice Maguedjio, le marché Mboppi est installé sur les drains. En 2010, la Communauté urbaine de Douala était encore au stade des levées topographiques…
