La filière traverse une autre période de crise dans la région. Les quantités produites en dessous de la demande.

Garoua. Il est 10 environ, ce mardi 17 mai 2011, lorsque nous arrivons à l’entrée du dépôt Cimencam de Garoua. Difficile de se frayer un chemin parmi la foule massée à cette entrée. Situation analogue du côté de l’esplanade de la délégation départementale du Commerce de la Benoué où nous nous sommes rendu, une heure plus tard. Une longue file de clients a pris d’assaut les lieux. Une seule préoccupation hante leurs esprits. Se procurer, coûte que vaille, quelques sacs de ciment. « Cela fait déjà une semaine que je cherche à acquérir ne serait-ce qu’un sac de ciment, mais en vain », s’exclame l’un d’entre eux… Il est en effet devenu difficile, très difficile même, de se procurer, ces derniers temps, le moindre sac du précieux sésame sur les marchés de Garoua et même, de la région du Nord toute entière. Cette situation de crise que connaît à l’heure actuelle la filière ciment dans la région serait tributaire de plusieurs facteurs. L’un des plus plausibles serait relatif au fort déséquilibre actuel entre l’offre et la demande en ciment sur les marchés de la place. 16 tonnes de ciment à peine, soit 320 sacs, sont en ce moment quotidiennement livrés par le dépôt Cimencam de Garoua, l’unique de la région d’ailleurs, aux trois groupes de revendeurs témoins, agréés de la place et regroupés au sein de l’association dite des revendeurs de la Benoué. Et pourtant, aux dires du responsable du dépôt, Armand Olanguena, la demande quotidienne en ciment est estimée aujourd’hui à 3, voire 4 fois la quantité actuellement livrée ; soit 50 à 65 tonnes. Autre facteur et non des moindres qui envenime la situation, les pratiques de surenchère auxquelles se livrent les revendeurs, forts de la pénurie criante actuelle du ciment sur les marchés de la région et surtout, de la forte demande de l’heure. Le sac de 50 kg de ciment CPJ 35 a atteint la barre de 8.500 F sur les marchés de Garoua, contre 5.450 F au niveau du dépôt.