« C’est le monument de la Réunification ! » Tous ont la bonne réponse. Mais alors, que symbolisent la statue érigée à l’entrée du site et le monument en lui-même ? Cette fois, tous ces jeunes gens s’observent, visiblement embêtés. Heureusement, il y a le guide, venu spécialement pour leur expliquer. En effet, hier, 18 mai, à 48 heures de la célébration de la 39e édition de la fête de l’Unité, le ministère de la Jeunesse a organisé une visite guidée du monument de la Réunification, en faveur des élèves et autres jeunes issus d’associations diverses de Yaoundé. Dès 9 h, la première vague de visiteurs est constituée essentiellement des élèves en tenues de classe, venus du lycée Leclerc, du lycée de Ngoa-Ekelle et du Cetic du même quartier. En attendant le début de la visite, les élèves flânent dans le jardin du site, dont le gazon et les fleurs sont encore en train d’être tondus. Mais déjà, la propreté des lieux est remarquable.
Au bout d’une demi-heure d’attente, Emmanuel Akruba Egbe appelle enfin au rassemblement. Ce cadre de la direction du patrimoine culturel au ministère de la Culture a été mandaté pour servir de guide. L’excursion démarre au niveau du portail, juste devant l’immense statue du jardin. Il s’agit d’un vieillard portant cinq enfants sur les genoux et dans le dos, et dont la main droite tient un flambeau élevé vers le ciel. Le guide explique que « ce vieillard est un patriarche représentant le Cameroun. Les enfants sont les cinq régions du Cameroun de l’époque (Centre-Sud, Est, Grand Nord, Littoral ou région Sawa et Ouest ou région des Grassfiel). Enfin la flamme symbolise la paix et la joie de la Réunification de toutes les régions du pays». C’est une œuvre des Camerounais Gédéon Mpando et Emmanuel Etolo Eya, réalisée en 1974. Voilà qui semble un peu plus clair.
Place au monument principal. De 20 m de haut, l’œuvre de l’architecte Français Armand Salomon est une spirale qui représente le tourbillon qu’a connu le Cameroun avant sa Réunification. « Heureusement, la tour s’achève au sommet par un pic, preuve de l’unité », explique Emmanuel Akruba Egbe. En dessous, il y a une salle pleine de symboles, « qu’on ne peut malheureusement pas visiter aujourd’hui, pour cause de réhabilitation », regrette le guide. Mais ses hôtes semblent tout de même satisfaits. L’essentiel est là, ils comprennent mieux le symbole de la Réunification, le sens du 20 mai que le pays célèbre chaque année.
