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Dossier de la Rédaction

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Gardienne de la nation

Quelques mois après la flamboyante commémoration du cinquantenaire des armées, à Bamenda, sous la présidence du chef de l’Etat, chef des armées, et à la veille du 50e anniversaire de la Réunification, le Cameroun s’apprête une fois encore à célébrer son unité, ce 20 mai 2011, autour de son armée. Le thème retenu pour la circonstance est en effet on ne peut plus évocateur : «Armée camerounaise : creuset de l’unité nationale, socle des institutions stables et démocratiques, garante du développement socio-économique.»

Creuset, socle, garante, les mots sont forts et traduisent bien les attentes et les grands espoirs investis dans les forces armées. De même que son poids historique dans la construction de l’Etat-nation. Dans un Cameroun nanti il y a 50 ans d’un héritage culturel et humain trop disparate, disharmonieux, hétéroclite même, brûlante cicatrice d’un partage colonial irrationnel et cynique, l’armée, foyer de brassage et d’inculcation de valeurs telles que l’ordre, la discipline, l’honnêteté, la loyauté envers les institutions, la fraternité, est apparue très tôt comme l’un des lieux privilégiés où l’idée d’unité pouvait, et devait faire son chemin. Bien plus : en sa qualité de composante essentielle de l’appareil sécuritaire, elle se posait déjà comme le plus sûr rempart et la garante de cette unité, dès lors que des tentatives de déstabilisation du jeune Etat se sont fait jour.

Le président de la République pointait lui-même, dans son message à la nation du 17 mai 2010, en prélude aux célébrations des cinquantenaires de l’indépendance et de la réunification, cette fragilité originelle de l’Etat : «Et notre pays ? Délimité par des frontières arbitraires, mal matérialisées, composé d’une mosaïque de circonscriptions administratives, dépourvu de grands axes de communication, économiquement replié sur lui-même, si l’on excepte les cultures de rente destinées à l’exportation, sous-équipé en infrastructures scolaires et de santé, il s’agissait plus d’un agrégat de territoires, différents par la langue, les coutumes, la religion, l’organisation tribale, etc. A quoi s’ajoutaient les particularismes hérités de trois modes dissemblables de colonisation.» En ces années post indépendance, où le défi était de construire un Etat et une identité nationale, l’armée a donc «fait son travail, tout son travail et rien que son travail» aux côtés de l’administration et des autres institutions.

Mais qu’en est-il de l’époque moderne, où les défis du développement et de la démocratisation se sont faits pressants ? Il faut reconnaître que l’armée camerounaise n’a pas été rétive aux évolutions des idées et de la société. Elle s’est d’abord rendue utile, en devenant une référence dans les travaux de génie civil et de la santé pour ne citer que cela, ce qui a considérablement augmenté l’offre de l’Etat dans ce domaine.

Elle a ensuite fait un effort d’adaptation louable au nouveau contexte des années 90, impulsé par ce qu’on a appelé «les vents d’est». Ainsi, alors qu’elle avait trop souvent, dans l’esprit des citoyens, rimé avec répression, surveillance, coups d’Etat, à l’époque des régimes autocratiques, l’armée a intégré et assimilé les valeurs modernes qui gravitaient autour de la liberté, de la démocratie et des droits de l’homme. A l’Ecole de guerre de Yaoundé, centre d’excellence réputé, les officiers de tous pays et de toutes tribus sont formés à cette vision nouvelle de l’homme et de la société.

Avec la réforme des armées initiée par le président de la République et dont les maîtres-mots sont : moderniser, professionnaliser, rajeunir, on peut affirmer que l’Etat du Cameroun dispose d’une force militaire bien formée et bien entraînée, loyale, imprégnée des exigences de sa mission de gardienne de la nation et de symbole de l’unité, convaincue, malgré la force de frappe dont elle dispose, qu’elle est au service d’un Etat démocratique et pacifique, qui donnera toujours la primauté à la force du droit. Son déploiement sans équivoque à Bakassi dans des combats qu’elle engageait au titre de la légitime défense ou de la sécurisation des frontières, sa réaction à la tentative de putsch du 6 avril 1984, son déploiement face aux coups de boutoir des terroristes et des coupeurs de route, donnent toutefois une idée de ce qui constitue pour elle la ligne rouge : c’est la tentative de déstabilisation des institutions, l’atteinte à la sécurité de l’Etat et à l’intégrité du territoire.

A ces moments-là, «la grande impassible» entre en action, vole au secours de la nation, en recourant à la force armée dans le respect d’une certaine éthique, même si on peut penser qu’il n’est pas vraiment de guerre propre, tant la mort de civils innocents est insoutenable.

S’il est malgré tout une tache au tableau, c’est celle des brebis galeuses qui ternissent l’image d’un corps apprécié de la population, en se faisant complices ou en participant à des actes de grand banditisme, pour semer la terreur et dépouiller les honnêtes gens. Aujourd’hui plus qu’hier, la hiérarchie militaire doit continuer à sévir pour minorer le nombre de ces malfaisants, à défaut d’extirper le ver du fruit. Ces marginaux ne décrédibilisent pas un bilan très largement positif de l’armée, ni sa contribution unanimement saluée à la paix et à la stabilité de notre pays. Oui, la gardienne de notre nation est aussi le plus beau symbole de notre unité.

 

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