Même 24 heures après l’accident, les lieux du drame offrent toujours un visage aussi apocalyptique. Un car de transport complètement disloqué, gît au fond du ravin, au-dessus de l’engin méconnaissable, est couché la cabine d’une semi-remorque et une partie de ses 18 roues. C’est ce spectacle désolant que les forces de l’ordre et les riverains effarés découvrent jeudi 19 mai vers 18h à Mbanga. Où un accident de la circulation venait de se produire. Sur le coup, on dénombre 19 morts !
La tragédie s’est déroulée à un virage, après le péage en allant vers Mbanga au niveau du cimetière de Moyoka. Un gros porteur transportant du gravier et qui allait sur Douala s’est subitement déporté de l’autre côté de la route et est allé violemment heurter un minibus qui venait en sens inverse. Le choc est si violent que le car de transport est traîné sur plusieurs mètres avant de tomber dans le ravin. La semi remorque dans sa course folle le suit également dans le gouffre et atterrit sur lui en déversant tout son contenu. On dénombre 19 morts sur le carreau, ainsi que deux rescapés, grièvement blessés. Tous sont des passagers du minibus. Le conducteur du gros porteur et son « motor boy » sont quant à eux portés disparus. Selon le commandant de brigade de Mbanga, Joseph Olivier Tsasse, les secours ont manqué de moyens. «Ça été très difficile, nous nous sommes débrouillés avec les moyens du bord pour sortir les corps jusqu’à 5 heures du matin», indique-t-il. « Les cris des accidentés étaient insoutenables. Après un moment on n’entendait plus rien… », regrette-t-il.
Pour ce qui est des circonstances même de l’accident, tout est flou. Selon les riverains rencontrés sur les lieux du drame, le conducteur de la semi remorque aurait dérapé après avoir été gêné par la chaussée qui glissait suite à un dépôt de noix de palme. D’autres évoquent un dépassement en troisième position. Mais selon le commandant de la brigade, toutes ces hypothèses sont à vérifier. Il explique néanmoins que le conducteur du gros porteur a sans doute passé la vitesse au poids mort en dévalant la pente et a du perdre le contrôle du véhicule. Il souligne que les chauffeurs ont coutume de le faire. « Ils le font parce qu’ils veulent économiser le carburant afin de le revendre ». Triste.
