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Dossier de la Rédaction

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Un gouverneur dans les profondeurs du Logone-et-Chari

Dans la pirogue hors-bord qui nous conduit à Darak, l’un des neufs arrondissements du Logone et Chari, le gouverneur et son état-major sont assis « en classe affaires ».

Trois autres petites embarcations affrétées pour la circonstance transportent le reste de la délégation. En vingt minutes, les passagers foulent le sol de l’île de Darak, rétrocédée au Cameroun voici sept ans après dix-huit ans d’occupation nigériane. Ici la moto est l’unique moyen de locomotion y compris pour le « chef de terre ». Une, arborant le drapeau camerounais, a été spécialement réquisitionnée pour le gouverneur. Joseph Beti Assomo, bien dressé dans son kaki de commandement, se soumet à l’exercice. Le cortège s’ébranle jusqu’à la sous-préfecture où sont massées les populations de diverses origines et nationalités. Darak restera l’une des étapes les plus marquantes de la tournée socio-économique et de prise de contact que le gouverneur de la région de l’Extrême-Nord a entamée depuis le 03 mai 2011 dans les arrondissements de la région. Le Logone et Chari, première rampe de lancement de cette descente in situ sera indubitablement le plat de résistance de ce périple qui comporte 44 escales. Parcourir neuf arrondissements en quatre jours, sur des routes escarpées et dans un département qui vaut presque le Nord et l’Adamaoua réunis en termes de superficie, relève tout simplement d’un exercice audacieux auquel s’est livré le gouverneur de l’Extrême-Nord qu’accompagnait une bonne brochette de délégués régionaux. L’immensité du département donne des idées à certains. Makary et Goulfey rêvent toutes les deux d’un chef-lieu de département. Avec 553 632 habitants établis sur 12 130 km2, le Logone et Chari qui partage une longue frontière avec le Nigeria et le Tchad peut être décrit en trois tableaux.

Le Logone et Chari est l’unité administrative la plus extrême du Cameroun, serpentée par le Logone qui constitue sa frontière naturelle avec le Tchad. La première caractéristique du département est marquée par l’enclavement « endémique » des localités. La route constitue la principale revendication des populations du département. La nationale numéro un qui relie le chef-lieu du département au reste du pays et à la capitale tchadienne est devenue le calvaire des automobilistes. Les itinéraires Maltam-Fotokol, Fotokol-Makary, Makary-Darak, Makary-Blangoua ou Blangoua-Goulfey sont dignes des pistes de transhumance. Quant à l’axe Kousseri-Logone-Birni-Zina, le long du fleuve Logone, la rendre praticable constituera une expérience de laboratoire pour le ministère des Travaux publics.

Les populations du Logone et Chari sont aussi confrontées à l’absence de certaines commodités comme l’eau et l’énergie électrique. En dehors de Waza et de Kousseri, les autres localités attendent encore d’être raccordées au réseau électrique. Dans cette zone désertique, l’eau est une denrée rare.

Par ailleurs, la rigueur du climat du département du Logone et Chari l’exemple palpable de l’avancée du désert. Les conséquences immédiates sont la rareté des pluies avec son corollaire : l’insécurité alimentaire récurrente et la chaleur. Les nouvelles unités administratives à l’instar de Darak et Zina nécessitent des investissements spéciaux pour que la puissance publique soit plus perceptible.

Durant son séjour, Joseph Beti Assomo a rassuré les populations de ce que l’Etat se préoccupe du développement de toutes les régions du pays. S’agissant des routes, le gouverneur en a fait son principal souci. Il a rappelé que l’axe Dabanga-Kousseri sera bientôt réhabilité, Maroua-Dabanga suivra. Les autres itinéraires de la région nécessitent des études poussées à cause de la nature du sol qui est ici. Le raccordement du département par le réseau hydro-électrique de Lagdo n’est plus qu’une question de semaines, la plupart des poteaux ayant été plantés. Mais le gouverneur souhaite que les magistrats municipaux donnent un visage plus avenant à leurs villes en les dotant des plans d’urbanisme où les constructions se feront dans un certain ordre. Le maire de Kousseri a été particulièrement interpellé sur l’insalubrité qui caractérise la ville. Joseph Beti Assomo a aussi et surtout insisté sur la préservation de la paix sociale dans ce département peuplé des Kotokos, Arabes Choas, Bornouans, Kanuris, Musgums. L’histoire du Logone et Chari est marquée par des affrontements interethniques entre d’une part Arabes Choas et Kotokos et d’autre part entre Kotokos et Musgums. Le gouverneur a enfin encouragé les populations à s’inscrire en masse sur les listes électorales et à continuer à observer rigoureusement les mesures d’hygiène pour éviter la propagation du choléra.



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