Depuis plusieurs semaines, les équipes d’Elecam sillonnent les quartiers et les administrations afin de sensibiliser les électeurs.
Marché du Mfoundi à Yaoundé. Il est plus de 10h et le lieu grouille déjà de monde : des vendeurs, des porteurs, des clients. Mais aussi des usagers d’un autre genre. « J’ai entendu qu’on pouvait se faire inscrire sur les listes électorales ici. On m’a dit que c’était plus rapide et comme je ne suis pas loin, j’en ai profité pour venir. Je trouve cela plus convivial que d’aller dans les agences où on attend souvent longtemps. Mais je n’ai pas vu les agents jusqu’à présent », explique Marthe Assombo. Comme cette dame, ils sont quelques-uns à avoir fait le déplacement pour le marché, uniquement pour s’inscrire auprès des équipes mobiles des antennes communales d’Elections Cameroon (Elecam). Mais les équipes ne sont pas encore arrivées (hier, NDLR). Il n’est même pas certain qu’elles soient là aujourd’hui. « Nous avons fait une pause à cause du 20 mai et les équipes avaient besoin de souffler. Mais d’autres sont sur le terrain en ce moment, surtout dans les zones rurales », nous explique-t-on dans une antenne communale d’Elecam.
Depuis bientôt deux mois, les structures d’Elecam misent sur la proximité pour inciter le maximum de Camerounais à s’inscrire sur les listes électorales. Il est question de se rapprocher le plus possible des populations. Des pools d’inscription ont ainsi été créés dans les quartiers, les marchés et des équipes mobiles sillonnent même les administrations. Palais de Justice, esplanade du boulevard du 20 mai, bars, etc. Un bureau a d’ailleurs été installé au marché central de Yaoundé. Une initiative plutôt appréciée par les populations. «J’ai décidé plusieurs fois d’aller m’inscrire dans mon quartier mais faute de temps, je n’y suis jamais allé. Quand une équipe a débarqué dans mon bureau, je n’ai donc pas hésité », déclare François Etoundi, contractuel dans un ministère.
L’opération menée par les antennes communales, véritables chevilles ouvrières, porte ses fruits. Selon Brigitte Ntsama, délégué départemental du Mfoundi, 10 000 nouveaux inscrits ont été enregistrés dans le Mfoundi au cours d’une semaine de campagne. En l’occurrence, entre le 12 et le 18 avril dernier. A cette occasion, 21 points passants, les zones les plus fréquentés, à raison de 3 par antennes communales, avaient accueilli ces pools d’identification.
« Les organismes nous sollicitent désormais»
Brigitte Ntsama Amougou, chef de l’agence départementale Elecam du Mfoundi, revient sur cette campagne de proximité.
Comment se déroule cette opération d’inscription dans les lieux publics ?
Nous avons ciblé 21 carrefours de la ville que nous avons appelé les points passants : Lycée bilingue, Mvog-Mbi, Poste centrale, etc. Nous avons demandé à chaque chef d’agence de donner 3 points de sa commune et pendant une journée, pour chaque commune, nous avons installé une équipe d’Elecam avec un pool d’inscription dans lequel sont représentés les sept communes. Si en passant par là, vous êtes intéressé, vous pouvez vous inscrire et voter dans votre commune de résidence. Un récépissé est remis aux inscrits et toutes les données sont consignées dans les carnets de collecte de façon à ce qu’il n’y ait pas de confusion. Nous avons ainsi pu inscrire environ 10 000 personnes. En ce qui concerne les descentes dans les marchés, il s’agit là du travail normal des antennes. Celles-ci organisent des descentes sur le terrain selon des chronogrammes.
Quel est l’impact de cette tournée de proximité ?
Si nous avons effectivement pu inscrire un peu plus de personnes, nous avons surtout sensibilisé les gens. Nous étions déjà connus mais je crois que les carrefours nous ont donné encore plus de visibilité. Avant cela, nous étions dans les ministères car nous nous sommes rendu compte que quand nous allions dans les quartiers, beaucoup étaient à leur lieu de travail. Cette action continue d’ailleurs. Et la conséquence est que maintenant, ce sont les organismes qui nous sollicitent, même verbalement, pour inscrire leurs personnels. Nous avons donc dépassé la barre des 100 000 nouveaux inscrits dans le Mfoundi depuis le début des inscriptions le 17 août 2010.
Comment va se passer le retrait des cartes ?
Le point de chute de chacun est l’antenne communale d’Elecam de son lieu de résidence. Quant à la distribution concrète, je ne peux pas m’aventurer maintenant. A la fin des inscriptions en fin août, la distribution et la remise des cartes seront organisées. Les listes provisoires seront d’abord publiées afin que chacun vérifie s’il y a son nom, s’il y a des erreurs. Selon la nouvelle loi, la remise des cartes doit se faire 25 jours avant la date de l’élection. Nous sommes dans une période normale de révision des listes mais cette opération a cette année une connotation particulière à cause de l’élection en vue. Dès la convocation du corps électoral, les inscriptions sont arrêtées sauf pour ceux qui sont dans une situation particulière.
