Le comité de pilotage et de suivi de l’exécution des projets prioritaires dans la zone les recense depuis ce week-end.
Les rafales de vent retournent les parapluies, exposant les visiteurs au mitraillage de gouttelettes serrées. Sur les abords du Mayo Kerawa, cours d’eau marquant la frontière entre le Cameroun et le Nigeria du côté du Mayo-Sava, un ciel bas crachote ce samedi matin. Parcourant les berges irrégulières de ce fleuve momentanément asséché, les membres du comité de pilotage et de suivi de l’exécution des projets prioritaires dans la zone du Lac Tchad font un constat préoccupant. L’érosion attaque la rive camerounaise faisant, pour ainsi dire, reculer la frontière...
Jules Doret Ndongo, secrétaire général des Services du Premier ministre, chef de la délégation venue de Yaoundé, prend des informations et la mesure du problème, en écoutant des autorités locales. De la bouche du président du comité, Abba Sadou, CT apprend qu’un « marché a été passé » pour la sécurisation des berges côté Cameroun. La délégation s’éloigne du lit sablonneux alors que le vent soulève des pans de gandouras et fait bruire les arbres.
Cette visite sur les bords du Mayo Kerawa a constitué la première étape d’une mission de cinq jours entamée vendredi, et devant conduire les membres du comité dans différentes localités de la zone susmentionnée. Essentiellement pour évaluer la mise en œuvre des projets engagés par les pouvoirs publics pour accélérer le développement de ces localités. Là encore, si des réalisations sont enregistrées, des urgences demeurent. Dans le Logone-et-Chari par exemple, le besoin de routes est immense. Après les pluies, de nombreux coins deviennent inaccessibles, dira le préfet samedi soir lors d’une réunion à Kousséri. Des marchés ont certes été passés, mais les prestataires n’ont pas comblé les attentes. Les choses sont à refaire. D’urgence.
D’autres choses ont été réalisées dans cette zone du Lac Tchad, néanmoins. Des projets d’appui à la production de GIC agricoles sont en cours, tout comme la construction de centres de santé. En cours également, un programme de micro projets de développement financé par l’Union européenne. Dans le pipe, un projet d’adduction d’eau pour l’île de Darak, l’érection d’une digue de protection de cette localité, et la finalisation du kit frontalier de Damboré, entre autres choses. Hier, les membres du comité ont poursuivi leur tournée des réalisations sur le terrain.
En dehors de cet aspect, disons matériel de la descente, le comité compte se pencher sur la situation des populations déplacées du fait du conflit frontalier avec le Nigeria. Elles avaient émis le vœu, il y a quelques années, de regagner leurs terres. L’Etat camerounais leur avait alors demandé d’attendre que la situation revienne d’abord à la normale. C’est désormais le cas.
