Le document, signé en date du 18 mai dernier, est systématique lu au terme de toutes les messes dites dans l’archidiocèse de Yaoundé. Adressée à toute la communauté diocésaine, la circulaire de l’archevêque de Yaoundé stipule que : « un certain monsieur Antoine Harry Bordin organiserait des pèlerinages en France avec la collaboration d’un prêtre diocésain dont nous préférons taire le nom… Nous déclinons toute responsabilité concernant tout pèlerinage qui se fera sans notre aval ». Mgr Victor Tonye Bakot conclut, affirmant que « si jamais certains diocésains se font abuser par ce monsieur, qu’ils ne s’en prennent qu’à eux-mêmes ».
Approchés hier, des responsables du Centre diocésain des œuvres de Yaoundé expliquent que « l’archidiocèse dispose d’un service diocésain des pèlerinages, supervisé par l’archevêque en personne ». De ce fait, aucun pèlerinage ne devrait et ne peut être organisé sans qu’il n’en soit au moins informé. « L’idée étant d’éviter qu’il y ait plusieurs mouvements durant une même période. Parce que ça désoriente les fidèles et prête le flanc à certains débordements», soutient Pierre Ndongo, laïc en charge de l’organisation des pèlerinages à l’archidiocèse de Yaoundé.
Notre source souligne qu’en ce moment justement, l’archidiocèse est en train d’organiser un pèlerinage en Terre sainte (Jérusalem), qui se tiendra du 2 au 11 août prochain. Et c’est la coïncidence avec l’autre pèlerinage pour la France qui a intrigué certains fidèles. Aussi, Pierre Ndongo ajoute que ses services ont constaté le passage d’une bande d’annonce sur certaines chaînes de télévision, portant sur ce pèlerinage en France et dont ils ne sont pas informés. D’où l’enquête conduite à propos. Laquelle enquête, selon la circulaire de l’archevêque, « a conduit à constater que monsieur Antoine Harry Bordin vient de créer une société qui est en train d’installer ses bureaux au-dessus de la Pharmacie d’Olezoa et dont le compte bancaire est domicilié à la Bicec ».
A l’immeuble siège de la Pharmacie d’Olezoa, personne n’a encore entendu parler de monsieur Antoine Harry Bordin ni du pèlerinage dénoncé. Néanmoins, certains fidèles ont rapporté à l’archidiocèse qu’il leur a été demandé de verser un peu plus de 2 millions de F pour les manifestations en France et de s’acquitter eux-mêmes de leurs frais de voyage. Et selon Pierre Ndongo, le programme du pèlerinage tel que ventilé auprès des fidèles, est visiblement incohérent. Autant de choses qui obligent l’archevêque à mettre ses fidèles en garde contre ce qui pourrait être une immigration clandestine masquée sous le couvert de l’église catholique.
