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Dossier de la Rédaction

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Concert: un vent de Kareyce souffle à Yaoundé

La chanteuse a offert un spectacle au Centre culturel français, dans le cadre de sa tournée nationale.


Le pagne ceint autour de sa taille pour rehausser la volupté de son déhanché, Kareyce Fotso est rentrée en scène au Centre culturel français de Yaoundé sous un tonnerre d’applaudissements. Dans la salle comble et noire, les projecteurs sont braqués sur elle, épicentre d’un environnement spécialement concoctée pour l’artiste. Métisse culturelle comme elle l’aime à se définir, Kareyce Fotso n’a pas de mal à croiser les sonorités traditionnelles et la musique moderne. En langue bandjounaise ou en ewondo, auxquelles s’ajoutent une pointe de français pour les nombreux occidentaux qui ont fait le déplacement, la chanteuse ne lésine pas d’énergie pour interpréter ses morceaux, le plus souvent en acoustique. Sa guitare et une pléthore d’instruments (sanza, tambour…), qu’elle manipule aussi bien que Lucky Luke manie la gâchette, deviennent les seuls canaux capables de transmettre les codes de plaisir entre Kareyce Fotso et son public.

Autodidacte, elle avoue entretenir d’ailleurs une drôle de relation avec sa guitare, qu’elle qualifie de jaloux, car « plus tu le touches, plus vous faîtes corps. » Et la guitare se prête au style de la chanteuse, narratrice d’histoires comiques en majorité. Toutefois, elle n’oublie pas de jouer un des rôles essentiels d’artiste engagée, et profite pour faire passer des messages. Comme dans « Lomdieu » où elle condamne le mariage forcé, et dans « Kôje » où elle invite à la tolérance dans la différence. Avant tout, la voix brute certes, mais accrocheuse de Kareyce, reste son instrument favori. Et c’est pour ça que les foules se déplacent en nombre. « L’entendre rouler sa langue au rythme du bandjounais dans « Mayolé », c’est magique », apprécie un spectateur.

Après une scène à elle seule réservée, le rideau s’est levé pour la suite, sur le groupe Korongo Jam, avec lequel elle a fait ses débuts en cabaret, avant de « grandir » et de devenir une artiste accomplie. Au cours de cette prestation inscrite dans le festival les Scènes d’Ebène d’Afrique centrale, et parallèlement à une tournée nationale devant la conduire dans cinq villes du pays, la musicienne a présenté son deuxième opus « Kwegne », continuité de son premier album « Mulato ». « Cet album englobe trois choses : la pensée, l’imaginaire et la raison », a expliqué l’artiste. Kareyce Fotso est ce jour à Dschang et devra achever sa tournée nationale demain, à Bamenda.


« Je raconte des histoires »

L’artiste Kareyce Fotso parle de son nouvel album et de sa tournée nationale.


De retour au Cameroun après un moment… Qu’est ce qui vous a retenu aussi loin ?

Tout est parti d’un prix. J’ai été lauréate du projet qu’on appelle Visas pour la création. J’ai été lauréate en 2009 et c’était le départ. J’ai été amené en résidence en France pendant trois mois. J’y ai réalisé un album, cela m’a ouvert les portes. Ensuite, ça a été RFI où j’étais finaliste et puis les Jeux de la Francophonie. La flamme c’est donc Visa pour la création, ensuite j’ai été embarquée dans une succession d’opportunités. J’ai fait énormément de concerts à l’étranger, au point que je n’arrive plus à dire où j’étais hier et avant-hier. Je ne m’arrête pas. Ce sont des spectacles un peu partout, avec ma maison de production basée en Belgique, « Contrejour », qui les organise, et me présentent dans des festivals.

Le festival Scènes d’Ebène est-il un prétexte pour la tournée ?

Avant tout, je viens au Cameroun pour présenter mon nouvel album, « Kwegne », d’abord sorti en France. J’ai toujours cherché un instant pour le faire au Cameroun. Ma tournée est organisée par les Alliances franco-camerounaises et je jouerai partout où ils ont un centre, donc à Garoua, Yaoundé, Douala, Dschang et Bamenda. La date de Yaoundé (Ndlr : vendredi dernier) coïncidait avec l’ouverture de Scènes d’Ebène. J’ai accepté de le faire parce que c’est au Centre culturel français (CCF) que tout a commencé, car malheureusement nous avons tellement peu de plateformes d’expression artistique au Cameroun. Le CCF offre cette possibilité aux jeunes qui veulent percer. A l’époque, le CCF organisait les scènes ouvertes pour les jeunes qui commençaient. Et c’est comme ça qu’on nous a découverts avec le groupe où j’étais choriste. Je suis un peu devenue comme un produit du CCF et ils ont continué à suivre mon parcours.

Qu’apporte « Kwegne » de plus que « Mulato » ?

Pour que les gens se retrouvent, j’ai repris deux chansons de « Mulato » en acoustique dans le nouvel album. C’est une femme seule et sa voix, une guitare et des percussions. Je veux emmener les gens dans le temps, leur dire que c’est Kareyce Fotso qui présente un deuxième album. Ces reprises permettent à celui qui a écouté le premier album de se retrouver. Que ce nouvel album soit moins orchestré que l’autre n’enlève en rien le fait que j’ai gardé le même style. Je ne suis pas allée en dehors de mes histoires. Dans « Mulato », il y a une touche très comique dans les chansons, je raconte des histoires. Dans « Kwegne », je suis moi-même la narratrice. J’ai continué à explorer les rythmes locaux, la batterie intervient beaucoup. C’est vraiment une voix des guitares et des percussions. C’est pourquoi je parle de continuité parce que je ne suis pas sortie de mon style musical. L’album a été construit au Cameroun, peaufiné en France et enregistré en Belgique. Car toute l’imagination de mon album est née au Cameroun.

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