Le comité de pilotage et de suivi des projets prioritaires a bouclé sa tournée lundi par Darak, prenant des résolutions fermes.
«C’est un investissement énorme qui dépérit! ». Abba Sadou, président du comité de pilotage et de suivi des projets prioritaires dans la zone du Lac Tchad, semblait contrarié lundi dernier, lorsque l’équipe est arrivée à Naga’a, devant un groupe électrogène non entièrement installé, non fonctionnel. Le courant électrique qu’il devait produire reste attendu. A Darak, un peu plus tard le même jour, le comité, conduit par le secrétaire général des services du Premier ministre, Jules Doret Ndongo, a visité une digue partiellement effritée. Elle doit être refaite – un peu plus loin vers les eaux – et le marché est en cours de passation. En apprenant cela de la bouche d’un responsable du Minepat présent, Abba Sadou s’interroge : l’expertise du prestataire sera-t-elle avérée ? « C’est un ouvrage important, voire stratégique. Il faut éviter les aventuriers », précise-t-il.
Ce souci, perceptible au sein du comité depuis le début de la descente de terrain samedi dernier, a été clairement exprimé. A ce qu’il semble, bien des problèmes enregistrés, s’agissant de la réalisation des projets initiés par les pouvoirs publics dans la zone, sont imputables à des entrepreneurs. A Blangoua, localité voisine du Tchad, des poteaux électriques gisent devant l’Hôtel de ville. «Ils seront bientôt charançonnés», regrette le préfet du Logone-et-Chari, déplorant le gâchis. Malheureusement, les projets avortons ne manquent pas dans cette partie du pays, où, pourtant, les besoins sont énormes.
« Nous n’allons pas continuer comme ça. On a perdu beaucoup de temps, et ce n’est pas normal », a indiqué Jules Doret Ndongo lors de la réunion de restitution tenue hier à Kousséri. Le Sg des Services du Premier ministre a demandé que «toute la procédure prévue » soit déclenchée au premier couac dans l’exécution d’un marché. Quitte à aboutir à une résiliation qui permettrait de reprendre l’ouvrage sur de meilleures bases. Au plus vite. « Le prestataire de services a une obligation de résultat dans un délai prescrit ! », a rappelé Abba Sadou lors de la même réunion. Désormais, « à la moindre faille (…) nous allons résilier », a-t-il ajouté.
Heureusement, dans la zone du Lac Tchad, d’autres projets connaissent un meilleur sort. A Tchika, le centre zootechnique de l’élevage du Minepia est terminé. Idem pour le projet de foyers améliorés (permettant aux ménagères de réduire leur consommation de bois) à Naga. A Darak, six salles de classe, trois pour le CES et trois pour l’école publique (financement Union européenne), sont sorties de terre. Le centre de santé intégré pousse, et l’auberge municipale (9 chambres, financement Feicom) sera bientôt réceptionnée. Dans cette île toujours, un groupe électrogène tourne. Lundi, en bouclant son tour de la localité, le SgPm a remis un million de francs, don du gouvernement, pour son approvisionnement en carburant.
