Un exemple tiré de cette observation perspicace apparaît tout à fait illustratif à cet égard. Il s’agit de la prolifération des emballages plastiques, plus particulièrement des sacs plastiques , abandonnés dans la nature après un usage souvent unique. Le sud de la capitale, Yaoundé, au lieu dit « premier échangeur », présente l’image hideuse de bouteilles et autres emballages plastiques flottant sur les eaux boueuses d’un ruisseau dont le lit totalement envasé ne laisse presque plus rien couler. Dans ce contexte, évidemment, tout le patrimoine faunique a disparu. Pas de poisson à cet endroit, puisque les conditions naturelles de leur vie, de leur reproduction, de leur épanouissement, ont été détruites. Même les oiseaux n’osent plus venir s’y désaltérer.
D’usage répandu aujourd’hui en ville comme en campagne, les sacs plastiques servent d’emballages pour toutes sortes de produits achetés dans les marchés, y compris des produits alimentaires réchauffés ou non et prêts pour la consommation immédiate .Ils sont rejetés dans la nature après usage. Cette façon de s’en débarrasser favorise la dispersion anarchique de ces déchets dans la nature, dans les rues, dans les caniveaux, dans les champs…Parfois, des animaux domestiques, souvent des petits ruminants comme des chèvres, faute de trouver à manger, en viennent à consommer ces sacs plastiques qui trainent un peu partout. Ils peuvent ainsi signer leur mort. La destruction des sacs en plastiques par le feu ou incinération dégage des gaz toxiques pour la santé . Au delà de l’enlaidissement évident de notre environnement, ces sacs plastiques qui sont abandonnés un peu partout ont des conséquences négatives sur l’agriculture potagère autour des maisons, notamment en campagne. Ceux qui peuvent s’en souvenir savent que derrière chaque cuisine, dans la plupart des villages de la partie sud du Cameroun, la maman plantait tantôt un pied de piment, tantôt un condiment. Y poussaient aussi, au gré des semences jetées sur un sol enrichi par des déchets de cuisine longtemps déposés et transformés en engrais, des bananiers, du macabo…Les sacs plastiques enfouis dans le sol empêchent désormais la croissance de quelque plante que ce soit.
Alors que faire ? Faut-il en arriver à l’interdiction de l’usage des sacs plastiques dont la fabrication par ailleurs fait tourner des usines, fait nourrir des familles en contribuant à résorber le chômage ? Voilà un choix cornélien. Certains pays africains ont donné à la question une réponse positive. Il en est ainsi par exemple du