Le mandat de Frédéric Fouda Fouda à la tête de l’association des chefs traditionnels du Haut-Nyong s’annonce plein d’enjeux. Sa désignation par consensus samedi dernier à Abong-Mbang au poste de président du bureau exécutif par près de 500 participants intervient dans un contexte particulièrement marqué par la mise en place du processus de décentralisation, le lancement imminent des projets structurants de Mbalam et Nkamouna et une élection présidentielle en vue où le rôle du chef traditionnel reste capital. Dans son cahier de charges, le chef du village Ngoap dans l’arrondissement de Mboma aura l’impérieuse mission de redorer l’image du chef traditionnel écornée dans le département par un ensemble de pratiques peu orthodoxes.
D’où l’interpellation de Jean-François Vilon, préfet du Haut-Nyong, qui a plaidé en faveur d’«une association rassemblant des hommes sages pour le bien-être des populations.» Pour Joseph LE, directeur adjoint du Cabinet civil de la présidence de la République et élite de la localité présent aux travaux, «la chefferie traditionnelle est la racine principale qui nourrit les institutions de la République. Les grands intellectuels parlent du socle granitique. Parce qu’elle est chargée de la coordination et de l’animation de la vie politique, économique et sociale dans les villages et les cantons, la chefferie traditionnelle est l’épicentre du développement local. C’est donc une institution sérieuse que nous devons tous prendre au sérieux et qui mérite tout le sérieux nécessaire.»
Au regard de la délicatesse des missions, le promu semble être l’homme de la situation pour remettre la chefferie traditionnelle sur les rails dans le Haut-Nyong eu égard à sa parfaite connaissance de la scène politique et de la gestion de la chose publique. Ancien député à l’Assemblée nationale et receveur des finances, il place son mandat sous le signe de la redynamisation. «Nous comptons œuvrer en faveur de la continuité pour ce qui est positif, de la solidarité et de la réconciliation de tous les chefs. Nous allons œuvrer également en faveur d’une gestion collégiale. Je ne vais pas gérer seul, mais avec tout le monde», explique Frédéric Fouda Fouda. Il remplace à ce poste Balla 1er , élevé au rang de président du conseil supérieur, une espèce de conseil des sages.
