Le niveau du « plateau » de la réunion d’information et de sensibilisation sur la campagne de distribution de moustiquaires imprégnées à longue durée d’action (MILDA), ouverte mercredi à Yaoundé, renseignait bien sur l’importance des enjeux. En prélude à cette opération d’envergure qui consistera, durant la deuxième quinzaine d’août 2011, à distribuer quelques 8,7 millions de MILDA pour 19 millions de personnes, le ministère de la Santé publique a pensé imprégner les gouverneurs de régions des contours de la campagne. Afin que ces derniers, véritables pivots de l’opération au niveau régional, puissent s’en approprier les enjeux et déclinaisons. Une initiative ayant emporté l’adhésion du ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation qui a, en plus de mobiliser les chefs de terre, tenu personnellement à co-présider ces travaux, aux côtés d’André Mama Fouda. Leur homologue de la Promotion de la Femme et de la Famille, marquant par sa présence la solidarité gouvernementale autour du projet.
En quelques chiffres, André Mama Fouda a tôt fait de justifier l’importance de cette mobilisation dans son discours d’ouverture. Le paludisme au Cameroun, c’est 38% des motifs de consultations, la cause de 26% des cas d’absentéisme au travail et l’origine de 40% des dépenses dans les foyers. « Nous avons distribué 2 millions de moustiquaires imprégnées, portant à 33% le taux de couverture actuel. Malheureusement, ces campagnes ne concernaient que les seuls enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes », a ainsi regretté le Minsanté. Bien loin des 80% fixés comme objectif du programme. En plus de résorber le gap ainsi établi, la nouvelle campagne des MILDA résoudra un autre problème. Les moustiquaires à longue durée d’action ont en effet une durée de vie de trois à cinq ans, soit un délai de protection plus long pour les populations bénéficiaires.
Les six sous-comités techniques de cette campagne ont ainsi, à travers des exposés, donné les grandes articulations de la campagne. Les premiers stocks de moustiquaires sont attendus à la fin de ce mois au port de Douala. Avec les gouverneurs dans le bain, l’opération est définitivement sur les rails.
