En effet, malgré les efforts fournis par les pays africains en matière de développement, il apparaît que les médias internationaux, avec la complicité des correspondants nationaux, continuent de véhiculer une image négative du continent. Images de désolation, de guerres, de pauvreté, de maladies, de peuples peu éduqués… Lesdites images perpétuent des situations relevant pour la plupart de la décennie 60 – 70. « Pourtant, de grands changements sont intervenus entre temps. Des économies fortes s’affichent sur nos écrans. Des secteurs comme l’agriculture, la santé, l’éducation sont mieux pris en charge pour être améliorés. Une nouvelle dynamique est en marche qui nous permet de nous attendre à un avenir positif et à une Afrique gagnante », a expliqué Mieko Ikegame, Coordonnateur du Capdu aux Nations unies.
C’est donc cette image écornée de l’Afrique qu’il s’agit de restructurer, pour donner à voir un continent à même de remédier à la pauvreté, la famine, le Sida, la corruption. Reste à savoir comment. A ce sujet, les professionnels des médias réunis à Maseru ont multiplié les idées et les propositions. Celles-ci vont de la disponibilité des informations relatives aux actions concrètes de développement dans les pays à la constitution d’un réseau de médias spécialisés dans ledit domaine, en passant par l’installation de points focaux dans chaque pays, la multiplication des discussions interactives avec les journalistes locaux, la nécessité d’appuyer financièrement les médias africains parfois sans ressources, les invitations aux forums internationaux où les grandes orientations se décident généralement, etc.
Selon Tarek El Sonoty du journal égyptien Al Massai, un des participants, « le journaliste ne relaye que les faits. S’il n’a pas connaissance des réalisations concrètes du Nepad, comment peut-il en parler ? Pour traiter du sujet ou faire la promotion du programme, il lui faut des données crédibles obtenues auprès des personnes ressources souvent peu enclines à livrer les informations ». Au terme de trois jours de travaux ponctués de descentes sur le terrain, autorités de la CEA, de l’UN-OSAA, du Nepas et professionnels des médias sont convenus de l’établissement d’un partenariat gagnant – gagnant. L’objectif final étant de sortir l’Afrique de la marginalisation à travers la publication de reportages sur ses « success stories ».