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Dossier de la Rédaction

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Kilama, l’âme du « makounè »

Le chanteur basé en France dépoussière le rythme venu des profondeurs du pays bassa, et lui redonne des sonorités modernes dans son album « Apothéose ».

Il n’a rien à envier à « Mbombog » Benoît Bitton ou encore à la « mega giga » – et vous connaissez le reste – Belka Tobis. Pourtant Kilama, reprend les recettes qui font le succès de ces deux icônes de la musique camerounaise. Véritable ode à sa langue, le disque se singularise par une orchestration tenue, une variété dans les sonorités, avec pour fil conducteur, le makounè. On connaissait l’assiko. On connaîtra mieux le makounè. Et aujourd’hui, Kilama redonne vie à ce rythme peu promu, mais tout aussi intéressant, le remet au goût du jour, avec son style propre : textes profonds en bassa, voix quelque peu éraillée certes, mais une certaine maîtrise qui fait penser à une maturité affirmée.

Car, le 4e album solo de cet artiste qui commença sa carrière en 1988 est véritablement celui de la maturité. Illustration : ce son pur de la chanson « Makounè HD » (HD pour Haute définition ?) « Le Makounè est la danse du temps de notre origine. Il faut le bercer et le garder, c’est notre riche patrimoine, c’est notre identité », chante-t-il. On écoute aisément aussi « Bako », la 6e piste, ou encore les savoureuses versions instrumentales, entre cadence et spiritualité. « Le Makounè est plus élégant. C’est une danse qui a une âme. Il s’agit d’une danse messagère, danse du cœur imposée par la pensée », apprécie une danseuse avertie. Il n’y a donc qu’à écouter le folk de Kilama pour comprendre et se laisser emporter par une vague mystérieuse venue des profondeurs de la Sanaga. Et ce n’est pas pour rien que ses deux « instrus » sont tirés des chansons les plus emblématiques du disque.

D’abord, pourquoi « Apothéose », alors qu’on pourrait parler de renaissance? « Apothéose parce que ça fait déjà plus de vingt ans que je fais de la musique. Pendant tout ce temps, j’ai essayé de voir de tous les côtés, de travailler pour arriver aujourd’hui à accepter ce que moi-même je fais. C’est juste un peu prétentieux de ma part comme je l’accepte. Mais, je me dis que je commence à voir le bout du tunnel, j’aboutis à mes propres recherches », justifiait-il. Il n’est jamais trop tard pour trouver sa voie, en effet.

On appréciera la diversité des thèmes abordés, tel un sociologue des temps modernes : l’amour, la haine, les maladies, les guerres… Dans « Libak Jem » Kilama, appelle à la tolérance entre peuples, à l’acceptation de l’autre, malgré les diversités de religions, de races ou de classes sociales. Humaniste en plus. Pour le reste, on peut dire que Kilama « Per kil » a misé sur des musiciens efficaces et talentueux notamment le saxophoniste Alain Oyono ou le bassiste Ntoumba Minka, pour ne citer que ceux-là. Travaillé d’abord dans les studios de Joly Priso à Douala et terminé ensuite à Paris, « Apothéose » de Kilama finira de convaincre les mélomanes sur la diversité de rythmes entraînants du Cameroun. Et qu’il y a désormais un type sur qui il faudra compter. Dans la même veine que ces illustres « frères ». Appelez-le « Per kil » !


 

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