Entre Moungou et Samoungou Martin, les éléments de la brigade de gendarmerie de la base aérienne de Yaoundé ont eu bien du mal à identifier le corps sans vie qui venait de leur être amené hier matin. L’homme, avachi sur le siège passager avant d’un taxi, ne pourra plus les aider dans leur investigation : il ne porte aucune pièce d’identité officielle. Et comble de malheur, il est bien mort au cours de son transport du marché Mokolo d’où il a emprunté un taxi en dépôt pour le carrefour des Carreaux. Seuls des documents médicaux et le témoignage du chauffeur de taxi, le nommé Atangana Tobie, trahissent quelques indices, aussi bien sur son identité que sur les causes probables de son décès.
Selon le transporteur, son client aurait embarqué de ses propres pieds. Certes, il était en compagnie de deux de ses frères qui l’ont un peu aidé à se mettre debout du banc où il était assis, mais rien ne laissait penser qu’il s’apprêtait à effectuer son dernier voyage. Au cours du trajet, les deux hommes auraient même conversé en éton. L’homme lui aurait alors appris qu’il avait eu quelques dissensions avec sa famille, qui l’a rejeté il y a peu. C’est après que le passager s’est assoupi. Alors que le petit voyage arrivait à sa fin, le taximan tente de réveiller son client. En vain. Une fois au carrefour des Carreaux, il met pied à terre et tente à nouveau de sortir l’homme de son sommeil. C’est un passant, un militaire, qui lui fera remarquer que son client était mort.
A la brigade de gendarmerie voisine, deux carnets médicaux et des médicaments contenus dans un sac plastique révèleront les deux noms possibles du mort : Moungou ou Samoungou Martin âgé de 47 ans, et un état de santé assez dégradé depuis deux ans. Selon toute vraisemblance il souffrait de problèmes cardiovasculaires et était sous un suivi médical assez régulier.
