Il faut désormais montrer patte blanche pour accéder aux ateliers de la Société de presse et d’Editions du Cameroun (SOPECAM) et se faire tenir par la main par un responsable des lieux. Tant le dispositif sécuritaire a été renforcé en raison de la fabrication en ces lieux du matériel électoral. A l’intérieur de l’atelier en chantier, c’est une ambiance de ruche qui prévaut. Trois grandes presses à feuilles, une rotative et deux compteuses de feuilles tournent à plein régime. Dans un coin, les bulletins de campagne de certains candidats sont soigneusement rangés et n’attendent qu’à passer au massicot. Tandis que d’autres sont empaquetés dans des cartons aussitôt qu’ils sortent des machines. Le vrombissement assourdissant produit par les machines est loin de freiner les ardeurs de Simon Pierre Angoula, directeur technique de la SOPECAM, qui multiplie les tours pour s’assurer que tout va pour le mieux.
Sur place, le reporter apprendra que sur les 21 candidats retenus par le Conseil électoral d’Elections Cameroon (ELECAM) pour l’élection présidentielle du 9 octobre prochain, la SOPECAM a en charge la confection des bulletins de douze d’entre eux. Soit 500.000 bulletins de campagne pour chacun et 7,5 millions de bulletins de vote également pour chaque candidat, à livrer au plus tard le 30 septembre prochain. Pour y parvenir, l’entreprise a mobilisé près de 250 personnes réparties en trois équipes travaillant huit heures chacune. Sur le respect des délais, Simon Pierre Angoula, directeur technique se veut rassurant : «Il n’y a aucune inquiétude, on pourra tenir le coup. Nous avons mis en place une organisation spéciale qui nous permet de travailler 24h/24», rassure-t-il. Sur les douze candidats ou leurs représentants attendus à la SOPECAM pour validation du nom, de la photo du candidat, du sigle du parti, du logo et des couleurs tels que convenus avec ELECAM, dix se sont déjà présentés. Au moment où nous mettions sous presse, l’Union des forces démocratiques du Cameroun (UFDC) et La Dynamique manquaient encore à l’appel.
A l’Imprimerie nationale, autre structure sollicitée pour les mêmes besoins, jusqu’à hier matin les choses n’avaient pas encore démarré dans ce sens. Les responsables ont indiqué qu’ils s’apprêtaient plutôt à se rendre à l’aéroport pour retirer le matériel lié à la fabrication des bulletins. Et ne comptaient pas s’exprimer davantage sur la question avant le démarrage effectif des travaux.
