Qui a dit que le Cameroun et le Nigeria ne pouvaient pas cheminer ensemble dans le développement économique ? Après la paix des braves et un gentlemen agreement sur la presqu’île de Bakassi, voici le temps du business. Et quel business ! La première pierre de construction de l’usine de ciment du magnat nigérian Dangote Group, dont la pose a eu lieu hier 19 septembre, au cours d’une cérémonie présidée par le Minimidt, Badel Ndanga Ndinga, représentant personnel du Premier ministre, chef du gouvernement, constitue au-delà de la portée symbolique, un signal fort de la volonté des deux pays de regarder vers la même direction, celle du développement.
C’est du concret. Avec un investissement de 115 millions de dollars (environ 57 milliards de Fcfa, Ndlr), entièrement déboursé par le groupe Dangote – « aucun prêt effectué dans aucune banque », dixit le président du Groupe, Alhaji Aliko Dangote –, 200 emplois directs créés sans compter les indirects, 1300 dans les services, c’est un grand bond que devrait effectuer le Cameroun dans le domaine du BTP, dès la fin des travaux de construction, prévue pour fin 2012.La nouvelle unité produira un million de tonnes de ciment par an. C’est un investissement qui vient à point nommé, comme le souligne Badel Ndanga Ndinga, ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique : « Il s’agit-là, d’un des faits d’arme de la politique des Grandes ambitions du chef de l’Etat, de faire du Cameroun, un pays émergent à l’horizon 2035. La nouvelle cimenterie vient satisfaire la demande du marché et atténuer les importations, pour combler la demande locale ».
Une demande qui se situe à environ 2,5 millions par an, et qui devrait évoluer à près de 8 millions, lorsque s’intensifieront les grands chantiers structurants annoncés dans les domaines de l’énergie, des infrastructures routières, des télécommunications, des transports maritimes et agricoles. Et pour Alhaji Aliko Dangote, cet investissement de plusieurs milliards de Fcfa se justifie par la richesse du sous-sol camerounais, sa stabilité politique et institutionnelle. « L’Afrique, progressivement, prend son destin en mains. Et en investissant dans ce pays frère, c’est la matérialisation de cette vision », a lancé Alhaji Aliko Dangote.
La pose de la première pierre, au lieu dit Base Elf sur les berges du Wouri en présence entre autres, du ministre d’Etat, ministre des Transports Maigari Bello Bouba, du Mincommerce Luc Magloire Mbarga Atangana, du gouverneur du Littoral Fai Yengo Francis, par ailleurs, PCA du port autonome de Douala, faisait suite à la signature de plusieurs documents précédemment à l’hôtel Sawa. Notamment : le contrat de bail, la convention de garantie de cession foncière, la convention d’établissement. Documents paraphés qui consacrent, selon Badel Ndanga Ndinga, « l’aboutissement d’un processus qui a germé dans l’esprit du groupe Dangote depuis 2008, qui se concrétise avec la signature de documents officiels. » Aliko Dangote, visiblement satisfait, n’a pas omis de saluer le leadership du président Paul Biya, et d’exprimer au président de la République, sa gratitude, pour avoir rendu possible cet investissement.
