Edith Kah Walla
La candidate du Cameroon People’s Party veut appuyer le développement économique sur le secteur informel.
Pour ceux qui rencontrent Kah Walla pour la première fois, la surprise est grande. Difficile d’imaginer en effet que ce petit bout de femme, à l’air presque timide et nerveux, est celle qui suscite la curiosité de l’opinion. Mais une fois lancée dans un débat, on comprend cette émulation autour de l’une des deux femmes candidates à la magistrature suprême. Eloquente et sûre d’elle, Edith Kahbang Walla, présidente du Cameroon People’s Party, a de la suite dans les idées. Entre autres propositions si elle est élue, la femme politique de 46 ans promet la réduction du mandat présidentiel à cinq ans ainsi que la limitation, à deux, du nombre de mandatures. Elle envisage aussi l’octroi d’avances de pension aux demandeurs pour faciliter l’installation décente des retraités, le renforcement de la formation du personnel à la prise en charge des problèmes de santé des personnes âgées. Elle souhaite également procéder au transfert des compétences et sur le plan économique, Edith Kah Walla veut faire du Cameroun un « hub entrepreneurial » de l’Afrique centrale et lui permettre une croissance à double chiffre d’ici cinq ans, en s’appuyant sur le secteur informel.
Un secteur qu’elle côtoie depuis des années à travers le mouvement citoyen qu’elle a créé et baptisé « Cameroun Ô’Bosso » et son cabinet conseil « Stratégies ! ». Née en 1965 au Nigeria, c’est aux Etats-Unis qu’elle obtiendra une licence en zoologie, avant de se tourner vers le management en obtenant un master en business administration, MBA. Engagée en politique depuis 1989 à 24 ans, Kah Walla s’est illustrée au sein du SDF dans lequel elle a été chef de la cellule stratégie et élue conseiller municipal à la mairie de Douala Ier. En octobre 2010, elle démissionne du parti pour des divergences dans la stratégie du SDF. Célibataire sans enfants, la candidate, citée parmi les 150 femmes les plus influentes du monde par l’hebdomadaire Newsweek, est certaine que son heure est désormais arrivée. Ce n’est donc pas un hasard, si son slogan de campagne est : « Il est l’heure ».
J. R. M.