Conquérir le maximum de suffrages de l’électorat camerounais ? Un défi de taille. Qui a dû apparaître aux yeux de maints postulants comme un coup jouable, au vu de la formidable ruée des candidatures initiales. Un défi que les réalités du terrain ont vite fait de transformer en véritable gageure pour nombre des 23 candidats en lice. L’enjeu final pour chaque candidat est, bien entendu, d’emporter la conviction du plus grand nombre d’électeurs, voire de la totalité de l’électorat, que l’on est le candidat à élire, que l’on dispose du seul programme politique, économique, social et culturel dont la mise en œuvre est la plus à même d’améliorer rapidement et durablement les conditions de vie des Camerounais. Rendus que nous sommes au 13e et antépénultième jour de la campagne électorale en cours, il n’est pas tout à fait certain que face au programme des Grandes réalisations du président-candidat Paul Biya, l’électeur tant courtisé dispose, pour la détermination de son choix le jour venu, de toute la lisibilité nécessaire par rapport aux propositions alternatives des 22 autres présidentiables.
Pour les candidats à la présidentielle, il y a donc encore du pain sur la planche. Le déroulement des campagnes électorales est ponctué d’annonces péremptoires, voire démagogiques, de projets plus mirifiques les uns que les autres. Rien, pour l’heure, ne garantit que de tels projets aient quelque chance de connaître un jour le moindre commencement de réalisation. Aussi les électeurs, dont beaucoup tardent à se fixer par rapport au présidentiable à qui accorder du crédit, en sont réduits à attendre des candidats qu’ils mettent à profit les derniers instants de campagne pour les étonner. Rude épreuve, pour maints candidats, dont les propositions visant à conquérir les suffrages des électeurs sont tout à fait généreuses, mais dégagent une impression de copié-collé de modèles empruntés ailleurs sans effort d’adaptation au contexte national.