Plus de 7,5 millions d’électeurs étaient attendus hier aux urnes, pour choisir celui ou celle qui présidera aux destinées du Cameroun durant les sept prochaines années.
Selon des informations concordantes en provenance des dix régions du pays, c’est en grand nombre que les électeurs ont effectué leur devoir citoyen, bravant parfois la pluie qui est tombée sur certaines localités du triangle national. Si dans la matinée on n’a pas enregistré de longues files devant les bureaux de vote, de nombreux électeurs ayant notamment tenu à se rendre d’abord dans les lieux de prière, dans l’après-midi et jusqu’à la fermeture des bureaux de vote, l’affluence a été plus importante.
Malgré tout, les électeurs ont fait preuve de beaucoup de discipline dans les rangs, laissant voter en priorité les personnes âgées, les malades, les femmes enceintes et les handicapés. Le candidat-président qu’accompagnait son épouse, Chantal Biya, a voté peu après 12h à l’école publique bilingue de Bastos à Yaoundé, avant d’effectuer un mini tour de ville pour prendre le pouls de la capitale.
Côté Elections Cameroon qui organisait pour la première fois une consultation populaire, on n’a ménagé aucun effort pour que le scrutin se déroule dans de bonnes conditions. Ceux qui ont sillonné hier les quartiers des métropoles et autres grandes villes du pays ont pu se rendre compte que par rapport au dernier scrutin national, le nombre de bureaux de vote a considérablement accru, tenant compte de l’augmentation du nombre d’électeurs ; que les bulletins de vote de tous les candidats étaient disponibles ; que les listes électorales étaient affichées devant les bureaux de vote et que les cartes d’électeurs non récupérées à temps étaient disponibles dans la plupart des cas.
S’agissant des partis politiques qui ont effectué durant les deux dernières semaines des opérations de charme en direction des électeurs, on peut regretter que la majorité d’entre eux n’aient pas pris toutes les dispositions nécessaires pour se faire représenter dans tous les bureaux de vote comme le prévoit la loi électorale. Quant aux milliers d’observateurs électoraux nationaux et internationaux, ils ont pu librement sillonner les bureaux de vote de leur secteur d’accréditation pour se rendre compte de la manière dont se sont déroulées les opérations électorales. Le moment venu, ils rendront publics leurs rapports respectifs pour aider à améliorer l’organisation des prochains scrutins.
Last but not least, les forces du maintien de l’ordre ont veillé au grain avant, pendant et après le scrutin, afin que rien ne vienne perturber l’élection. Présentes dans les sites de vote pour s’assurer que les électeurs exercent librement leur choix, elles se sont également assurées que les commerces et gares routières sont restés fermés pendant le scrutin et que les urnes ont été transportées en toute sécurité jusqu’à destination.
Au total, en attendant les échos en provenance des coins les plus reculés du Cameroun, l’on peut affirmer sur la base des informations qui nous ont été communiquées par nos envoyés spéciaux et correspondants permanents dans les 10 régions du pays que la présidentielle d’hier s’est déroulée dans le calme, la discipline et la sérénité. Le seul incident majeur à déplorer, c’est l’assassinat à Isangele, dans la presqu’ île de Bakassi, de deux gendarmes par des individus non encore identifiés. Cette élection a permis aux Camerounais de prouver une fois de plus qu’ils sont un peuple mûr, un peuple épris de paix, déterminé à avancer vers des rivages de plus en plus ensoleillés. Reste simplement à souhaiter que les opérations post-électorales attendues se déroulent dans la transparence et que le moment venu, le verdict des urnes soit accepté par tous.
