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Dossier de la Rédaction

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Un regard pour s’affranchir

L’élection présidentielle du 9 octobre dernier est entrée dans la phase du contentieux électoral. Le scrutin s’est déroulé sur l’ensemble du territoire, dans les villes et les campagnes, dans une sérénité générale malheureusement perturbée par quelques incidents.

Les médias, nationaux ou étrangers, ont livré leurs comptes-rendus respectifs. La journée électorale décrite ressemblait, dans bien des cas, à la synthèse parfaite des scrutins au Gondwana, cet Etat dont un chroniqueur de RFI nous conte les épisodes épicés de la vie publique tous les matins.

Les détails, même les plus petits, ont été grossis ; les manquements, souvent les plus légers, ont pris du volume ; les insuffisances, souvent peu significatives, ont revêtu une gravité exceptionnelle ; des dysfonctionnements, certes peu souhaitables, sont devenus des cas évidents de fraude ; etc. Un traitement conforme à celui qui aura précédé cette élection présidentielle. Certains médias se gargarisaient alors des risques d’explosion. Manifestement, le Cameroun réunissait, à travers leurs œillères, tous les ingrédients pour voler en éclats.

Tous les clichés y sont passés. Le président Biya en a pris pour son … âge et son ancienneté aux affaires ; l’immobilisme de l’administration a été peint à la limite de la caricature ; le pays n’est plus corrompu, il est la corruption. Et pourtant, après ce scrutin, le Cameroun avance vers son destin.

Les médias aiment les clichés. Au point d’en abuser. Quelques émeutes dans des quartiers de Londres ont-elles fait de cette ville une cité infréquentable ? Les quatre millions de chômeurs en Allemagne ont-ils transformé ce pays en territoire moyenâgeux ? Quelques enveloppes circulant dans la classe politique française ont-elles transformé celle-ci en succursale de la mafia ? Le bon million de pauvres de New-York a-t-il fait de la capitale mondiale des affaires un ghetto ?

Si l’information en Occident c’est ce qui sort de l’ordinaire – les trains qui arrivent en retard ou les hommes qui mordent des chiens – les hommes et femmes de médias sous nos latitudes pourraient s’inventer leur propre échelle d’appréciation des réalités. Car dans un monde régi par les conflits d’intérêts et dans lequel toutes les armes sont utilisées pour atteindre l’objectif, y compris la redoutable et pernicieuse arme des médias, rendre compte de nos affaires sous le prisme déformant des visées des autres ne nous affranchi nullement. Au contraire !

Notre environnement est fait d’insuffisances, de retards, de manques, etc. Pourquoi en avoir honte ? C’est de la prise de conscience de ces insuffisances – sans les minimiser mais sans les exagérer non plus – que nous devons tirer la force d’avancer. Comme l’ont fait Chinois, Brésiliens, Coréens et tous ceux qui, aujourd’hui, ont émergé de la pauvreté.

 

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