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Dossier de la Rédaction

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L’honneur des leaders politiques

John Fru Ndi, Adamou Ndam Njoya, Albert Dzongang, Kah Walla, Bernard Muna, Jean de Dieu Momo et Paul Ayah Abine. Voilà donc le Groupe des 7. Des leaders politiques, tous candidats à l’élection présidentielle du 9 octobre 2011 dernier. Ils ont décidé, après consultations, de rejeter par avance les résultats du scrutin, sauf si le Conseil Constitutionnel venait à annuler ladite élection. En clair, le seul verdict qu’ils accepteront du Conseil Constitutionnel c’est l’annulation de cette présidentielle. Sinon, ils appellent déjà les populations au soulèvement. Cette attitude enseigne sur le respect que ces hommes et femmes ont des institutions et de l’approche qu’ils ont de l’indépendance des pouvoirs, en particulier de la Justice.

La politique n’est donc pas seulement une affaire sérieuse qui donne aux leaders de conduire leurs peuples respectifs vers des rivages de rêve. Elle nous donne aussi la possibilité de rire du spectacle qu’offrent des hommes et des femmes politiques qui changent d’avis et d’alliance plus vite que des girouettes ne changent de direction, même quand le vent n’a pas tourné.

On peut en effet s’amuser de voir ensemble John Fru Ndi et Ndam Njoya qui se sont séparés lorsque, en 2004, l’opposition était en quête d’un candidat unique pour la présidentielle d’alors. Après un jeu du chat et de la souris mal interprété, aucun des deux n’avait voulu s’effacer au profit de l’autre. Ils ont eu le temps de se réconcilier. Autour du scrutin du 9 octobre.

Bernard Muna, dont les critiques acerbes sur la gouvernance du SDF résonnent dans les oreilles du chairman a trouvé les mots pour convaincre son adversaire de mener avec lui un grand combat, celui de l’annulation du scrutin du 9 octobre.

Kah Walla, dont l’aller-retour en train express au SDF donne à s’interroger sur sa véritable trajectoire politique, file désormais le parfait amour avec Fru Ndi qu’elle a quitté avec fracas il y a quelques semaines, au sujet des inscriptions sur les listes électorales.

Et que dire d’Albert Dzongang dont les jugements sévères sur Fru Ndi sont devenus légendaires ; on retiendra qu’il y a quelques semaines, il décrivait Fru Ndi comme un « politicien du passé ». Voici donc qu’Albert Dzongang s’associe à ce « politicien du passé » pour faire des plans sur l’avenir, l’avenir du Cameroun.

On peut ainsi mesurer la cohésion idéologique et les rapports étroits qui lient ces leaders politiques. S’étripant à longueur d’année comme de mauvais garçons dans la cour de l’école, l’élection présidentielle leur offre l’occasion d’une trêve. Pour évaluer froidement les causes de leurs échecs respectifs et répétés, et de repenser leurs stratégies ? Que non ! Juste le temps de reconnaître, à demi-mots et du bout des lèvres, l’échec de leurs méthodes d’action. Mais, surtout, le temps de repartir dans une fuite en avant qui ne serait qu’un spectacle de plus s’il n’y avait cet appel à l’insurrection. Et le sens de l’honneur de nos présidentiables alors ? Jeté aux chiens, tout simplement.

Les populations de Djoum, de Wum, de Mbang, de Minta, de Guider, de Bankim, de Mundemba ou de Nkondjock aujourd’hui appelées à l’insurrection se souviennent qu’elles ont attendu, en vain, de voir arriver ces leaders lors de la campagne électorale. Elles ont espéré que ces présidentiables viennent leur proposer des remèdes – comme l’ont fait le président candidat et ses représentants – contre les maux dont elles souffrent. Hélas ! Ils ne sont point venus, trop occupés à s’offrir des bains de foule à bon prix dans les marchés et les gares routières.

Les laborieuses populations de nos villes et campagnes baignent dans la sagesse. Elles savent que chacun récolte le fruit de son travail. Elles savent aussi qu’on n’engraisse pas le porc le jour du marché ; et que, certainement, la politique demande de l’endurance et de l’investissement. Ces populations seraient donc surprises de voir nos politiciens récolter là où ils n’ont point eu la patience de semer.

Les chemins de l’Emergence tendent aujourd’hui les bras à notre pays. A condition de persévérer sur la voie de l’effort. Hier, le port en eau profonde de Kribi ; demain, le barrage de Lom Pangar ; et puis la Ring Road ; et puis l’exploitation de la bauxite ou du fer. Du concret. Du palpable. De l’activité mesurable. Des emplois par milliers. Qui oserait détruire de telles perspectives pour le mirage d’une improbable révolution ?

 

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