La réforme constitutionnelle de 2008 qui supprimait la limitation des mandats ? Un épisode parmi d’autres dans l’architecture institutionnelle du Cameroun. Réforme ou révision constitutionnelle ou même adoption d’une nouvelle constitution font partie de la vie politique d’un pays. Et ces épisodes s’accompagnent de débats plus ou moins houleux entre diverses tendances. Le Cameroun n’aura pas fait exception à cette réalité.
L’Appel du peuple lancé depuis 2009 au président Biya afin qu’il se porte à nouveau candidat ? Un temps fort qui aura mis en mouvement le pays du nord au sud et de l’est à l’ouest. Plus d’un an de meetings les uns plus marquants que les autres, de motions rivalisant dans la rhétorique ou de marches mobilisatrices des partisans et sympathisants.
L’intense campagne pour les inscriptions sur les listes électorales ? Une opposition entre ceux qui préparaient déjà l’élection et ceux qui pensaient pouvoir entraver le processus. D’un côté la forte mobilisation du RDPC et de ses alliés et de l’autre le SDF et ceux des partis de l’opposition qui prônaient le boycott du scrutin.
Les petites phrases et commentaires des dirigeants des pays amis pendant cette période d’intenses débats politiques ? La presse s’en sera fait de la bonne matière pour chauffer l’opinion publique. Les avis des dirigeants des pays amis étaient relayés avec enthousiasme lorsqu’on ne se livrait pas à un décodage savant des signes les plus anodins, même si, en la matière tout a un sens.
En dépit de cet environnement et au milieu de toutes les incertitudes, plus supposées que réelles, la présidentielle de 2011 s’est tenue le 9 octobre dernier dans le calme et la sérénité. Même la poussée d’adrénaline de sept leaders de l’opposition appelant à des manifestations publiques n’a pas ému les populations outre mesure. Aujourd’hui, nous connaissons les résultats du scrutin présidentiel. Paul Biya est réélu à une écrasante majorité.
Il y aura donc eu l’Appel du peuple, puis le Choix du peuple, ensuite cette expression forte de la volonté populaire dans les urnes et enfin cette proclamation des résultats, résultats désormais coulés dans le marbre de la loi.
Tous ces épisodes et toutes ces étapes, en ces années de double célébration de l’Indépendance et de la Réunification du Cameroun, soulignent avec force la détermination du peuple camerounais. Détermination à choisir sa voie comme le montre le processus volontariste de la Réunification d’un peuple jadis séparé par les aléas de la colonisation. Détermination à choisir les options politiques qui encadrent sa marche en avant. Détermination à rester ouverts à tous les partenariats susceptibles d’accompagner son développement économique. Détermination enfin à confier son destin aux mains les plus expertes pour baliser et modeler le chemin de l’Emergence.
De l’élection présidentielle 2011, il restera toute cette détermination, celle d’un peuple définitivement en marche. Un peuple qui a su braver tant et tant d’écueils tout au long de son histoire. Un peuple qui, aujourd’hui, va à la conquête du Grand Destin qui est le sien. Un peuple fier de sa singularité. Un peuple acteur de son histoire.