Des actions sont prises dans ce sens. Après avoir dressé un état des lieux, les experts réunis dans le cadre des états généraux de l’environnement depuis lundi 24 octobre 2011 proposeront d’autres alternatives.

Le choléra. Saviez-vous que cette maladie est l’une des manifestations du changement climatique ? Idem pour la méningite. Deux pandémies dont les ravages ne se racontent pas. Ce sont aujourd’hui quelques signes visibles du changement climatique au Cameroun. Sur les 50 dernières années, les précipitations sont en nette diminution, tandis que les températures augmentent. Ce climat sans cesse changeant n’est pas sans conséquence sur les différents secteurs de développement du pays. Le calendrier agricole n’est plus maîtrisable. Les pâturages s’amoindrissent. La baisse du niveau d’eau dans certains fleuves en période d’étiage est à l’origine des coupures d’électricité. Le Cameroun n’est pas à l’abri des effets néfastes des changements climatiques. Les cyclones, les grandes sécheresses comme celle qui sévit actuellement dans la corne de l’Afrique, sont quelques-uns de ces effets dévastateurs.

Les changements climatiques sont une problématique mondiale, mais chaque pays a sa côte de vulnérabilité. Le Cameroun et le reste des pays africains sont les plus vulnérables au réchauffement causé par les émissions de gaz à effet de serre (GES). Une vulnérabilité qui s’explique par la grande dépendance de ces pays des revenus agricoles. « Au Cameroun, les sécheresses sont plus longues et plus régulières avec des conséquences sur les activités de développement de notre pays à l’instar de l’agriculture, de l’élevage, de l’énergie et de la santé. Le pays est vulnérable aux changements climatiques car l’essentiel de son économie est liée aux conditions climatiques », explique Joseph Amougou, expert dans le domaine.

De fait, le Cameroun devient un important acteur dans les pourparlers de la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CNUCC). Et les défis sont importants. Selon Joseph Amougou, point focal du Cameroun à la CNUCC, ils sont de trois ordres : « Le premier c’est de s’adapter et d’éviter que les changements climatiques aient un grand impact sur nos écosystèmes et sur nos secteurs de développement économique ». Selon lui, le changement climatique offre des opportunités et de ce fait, la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans un pays, devrait faire rentrer des financements. « C’est le cas par exemple du projet de récupération du méthane que nous avons à Nkolfoulou avec l’entreprise Hysacam. C’est un projet qui crée des emplois et des richesses», ajoute-t-il. Le troisième défi cité concerne les forêts qui jouent un rôle important dans l’atténuation des gaz à effet de serre. Leur gestion durable devrait contribuer à drainer l’aide internationale. Aujourd’hui, l’option de l’adaptation semble être celle préconisée par les experts. Le Cameroun est d’ailleurs engagé dans le processus d’élaboration de sa stratégie nationale d’adaptation. La mise en œuvre du mécanisme de réduction des émissions dues à la dégradation et à la déforestation (REDD) ainsi que l’opération Sahel vert, attestent des efforts en cours sur le territoire.