Une vingtaine de minutes. C’est le temps qu’a duré l’ouverture de la session parlementaire hier au palais de verre de Ngoa-Ekelle. Juste le temps pour le président de l’Assemblée nationale de déclarer la session ouverte et de prononcer son discours de circonstance. Un discours qui a fortement épousé l’air du temps avec d’un côté, le rappel de la présidentielle du 9 octobre 2011 et de la proclamation de la victoire du président Paul Biya par la Cour suprême siégeant comme Conseil constitutionnel le 21 octobre dernier et qui amènera à la prestation de serment du président élu demain. Occasion donc pour Cavaye Yeguié Djibril de saluer la maturité du peuple camerounais qui « dans son immense majorité, a su faire preuve de civisme, de patriotisme, de discipline et de sérénité, tout au long du processus électoral ». Le président de l’Assemblée nationale en appellera ensuite à la responsabilité des partis politiques : « Ils doivent faire preuve d’honnêteté et suivre la mouvance actuelle… Aussi, au lieu des mots d’ordre appelant à la déstabilisation, doivent-ils veiller à assurer une meilleure éducation de leurs militants, les sensibiliser sur les vertus de la paix, du dialogue, de la concertation, du respect de l’ordre républicain. »
Puis Cavaye Yeguié Djibril va passer à ce qui va constituer l’une des principales préoccupations de la Chambre durant ses travaux : l’examen et le vote du budget de l’Etat pour l’exercice 2012. Non sans rappeler le contexte mondial marqué par une forte crise de la dette en Occident. « Ne vivant pas en vase clos, le Cameroun qui compte des partenaires traditionnels en Occident pourrait, on s’en doute comme d’autres pays d’Afrique, subir les contrecoups de cette situation », va-t-il avertir, avant d’appeler le gouvernement à l’élaboration d’un projet de loi des Finances, un programme économique, social et culturel réalistes. Ce qui suppose selon lui, « des choix judicieux », et la mise à l’écart « des allocations fantaisistes et superflues ». Un budget qui, parce qu’il sera le premier du programme des Grandes Réalisations du président Paul Biya, doit être un instrument qui met ce concept sur la rampe de lancement. Cavaye Yeguié Djibril va pour cela souhaiter une amélioration de l’exécution du budget d’investissement public, une mise en application des prescriptions présidentielles, en ce qui concerne le développement de l’agriculture notamment. Indiquant au passage que l’actuelle session parlementaire donnera l’occasion de dresser un premier bilan des actions menées dans le cadre de la nouvelle politique agricole. S’il a exhorté le gouvernement à tout mettre en œuvre pour traduire en actes les aspirations du chef de l’Etat dans ce domaine qui doit permettre de garantir la sécurité alimentaire dans les dix régions et faire de notre pays le « grenier de l’Afrique centrale », il l’a assuré de l’appui de l’institution parlementaire. Un engagement qui a rencontré l’adhésion de ses collègues qui ont fait le plein de l’hémicycle. Une ouverture de la session parlementaire qui s’est déroulée en présence du Premier président de la Cour suprême, Alexis Dipanda Mouelle, du gouvernement et de nombreux collaborateurs du chef de l’Etat, dont le ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence de la République, Laurent Esso.
