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Dossier de la Rédaction

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Un homme face à l’Histoire

Nous voici à la veille d’une nouvelle ère, suite à l’expression de la volonté populaire telle que captée à travers les urnes au terme de l’élection présidentielle du 9 octobre dernier. Le président réélu prêtera donc serment demain, avant d’entamer un nouveau mandat à la tête du pays. Son sixième, depuis le 6 novembre 1982. La particularité de ce septennat, c’est qu’il intervient dans un contexte international délétère, marqué par une interminable crise financière, provoquée en 2008 par les comportements voyous des banques, traders, et autres acteurs sulfureux du système monétaire et financier international, loin, bien loin d’ici. Cette crise est entretenue depuis lors par la dette abyssale de certains pays occidentaux et notamment ceux de l’Eurozone, qui font planer la menace d’un cataclysme général.

Le contexte international est encore caractérisé par la volonté affirmée d’un groupe de puissances d’influencer le destin des pays de ce qu’on appelait hier le Tiers-Monde, par un interventionnisme inédit dans les relations internationales, allant jusqu’à l’utilisation de la force armée, officiellement au nom de la diffusion de l’idée démocratique et de valeurs culturelles propres à leur propre univers. Cette nouvelle attitude ne leur donne pas seulement un droit de regard, mais aussi un devoir d’action chez les autres, en vérité chez les plus faibles, avec la bienveillance des Nations Unies. En entrant dans ce nouveau septennat, nous devrons prendre en compte cette nouvelle donne.

Le président réélu se voit aussi confier une fois de plus le destin de la nation au moment où, au plan intérieur, l’opposition politique est en déroute, sans idées et sans stratégie, configuration tout à fait regrettable, qui prive la démocratie camerounaise d’un ressort principal : la force de contre-proposition, la critique constructive, le choc d’idées.

Que dire encore du pays que trouve Paul Biya ? C’est un Cameroun traumatisé par une crise économique de 20 ans, dont il se relève lentement, en partie parce que les efforts de reprise économique amorcés au lendemain de la remise de la dette dans le cadre de l’initiative Pays pauvres très endettés (PPTE) ont vite été sabordés par la fulgurance de la crise financière internationale. Celle-ci, en entraînant une baisse de la demande de matières premières et la raréfaction des capitaux, a anéanti la marge budgétaire du gouvernement, et toute velléité de relance, malgré les projets d’industrialisation et d’infrastructures arrivés à la phase de maturation.

Le Cameroun de 2011, c’est par ailleurs un pays qui porte les stigmates de 20 années de pratique démocratique, qui y ont essaimé le meilleur (les libertés, l‘ouverture d’esprit, les institutions démocratiques, le pluralisme politique, le choix libre des dirigeants) mais aussi le pire, avec les villes mortes et les campagnes de désobéissance civique, les replis ethniques, l’incivisme.

Cette évolution sociale chaotique marquée par une perte vertigineuse du sens de l’intérêt général et du patriotisme, la déliquescence des valeurs morales, a accouché de l’hydre de la corruption, favorisé l’inertie et l’attentisme, encouragé l’esprit de fraude dans tous les domaines. Si les grands projets et les grands travaux annoncés par le Chef de l’Etat ont tardé à se concrétiser, c’est aussi parce que l’administration censée les faire avancer, est elle-même gangrénée par ces comportements et cet état d’esprit.

Et si malgré la crise, les budgets d’investissements publics ont eu tant de mal à s’exécuter, en dépit des besoins réels des populations urbaines et rurales, c’est bien parce que pour les gestionnaires qui ont du mal à capturer la fortune publique, la seule devise qui prévaut c’est « pas d’intérêt, pas d’action ».

C’est ce pays-là, un peu groggy par la violence de la crise économique et sociale, mais traversé d’attentes incommensurables et plein s’espoir, d’un solide espoir en l’avenir et en l’homme d’Etat qui l’incarne, que le nouveau président du Cameroun devra transformer de fond en comble. Comme il s’y est d’ailleurs engagé.

Mission titanesque, herculéenne, périlleuse même, au vu des évolutions internes et de la nouvelle donne internationale, mais pas impossible, pour un président qui connaît le Cameroun et les Camerounais mieux que personne. Un président qui ambitionne de laisser une trace dans l’Histoire, selon son propre aveu à un journaliste français, la trace de l’homme qui a bâti la démocratie et la prospérité au Cameroun.

Il n’est pas difficile de croire que si près du but, cet homme ne lâchera pas prise. Dès ce jour même, une fois éteints les lampions de la fête, le président de la République se mettra au travail avec tous les Camerounais de bonne volonté, qu’il a déjà appelés à se rassembler derrière lui et derrière son projet d’avenir. Pour ce faire, il aura besoin du soutien des Camerounais, et des amis sincères du Cameroun.

Il aura surtout besoin d’architectes volontaires et engagés, efficaces et audacieux. Il lui faudra de la détermination, pour éviter que la mise en œuvre des projets et des idées de progrès ne soit compromise une fois encore par les conservatismes, l’inertie et la corruption. On ne le dira jamais assez : la révolution a moins besoin de héros, que de fonctionnaires d’acier.

Au vu de l’ampleur des défis et de la gravité de la mission, et malgré les foules et les cris qui l’entoureront ce jour, Paul Biya apparaîtra par certains côtés, comme un homme seul, face à son destin, face à l’Histoire.

 

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