La nounou de 12 ans, en garde à vue depuis vendredi à Yaoundé a confessé avoir mystiquement tué l’enfant dont elle s’occupait.

« On a d’abord mangé le cœur du bébé. Mais comme il respirait toujours, les autres m’ont dit d’appuyer son cou et c’est comme ça qu’il est mort ». Selon son ancien patron, c’est en ces termes que Fadimatou N. aurait conclu sa confession devant les enquêteurs. La jeune fille reconnaîtrait ainsi avoir mystiquement mis un terme à la vie du bébé de quatre mois et demi dont elle était la baby-sitter depuis la naissance. Le drame, tel que relaté par le patron en question, le nommé Théophile Désiré Mbohou, père du défunt bébé, remonte à la nuit du 25 octobre dernier au quartier Madagascar à Yaoundé. « Mon épouse et moi sommes sortis ce jour-là aux environs de 21 h, pour faire un petit tour. Nous sommes restés dehors moins d’une heure. Au retour, notre petite fille était morte », explique-t-il péniblement. Il poursuit, soulignant qu’ils ont trouvé une pierre ponce dans le lit, près du nourrisson inerte. La baby-sitter leur a alors expliqué que le caillou a été lancé de l’extérieur de la maison et a atteint l’enfant au niveau du cou, d’où la mort subite. Les parents croient d’abord à cette version des faits et emportent la dépouille de leur fillette pour inhumation au village, dans la région de l’Ouest.

Seulement, de retour à Yaoundé après l’enterrement, la mère veut comprendre. Elle questionne sans cesse la baby-sitter qui change plusieurs fois de version. La jeune fille est finalement traînée vendredi dernier à la brigade de gendarmerie de Tsinga. Et là-bas, elle raconte alors une histoire de sorcellerie qui fait froid dans le dos, précisant qu’elle n’en est pas à son premier forfait. Elle aurait déjà fait d’autres victimes dans son village, en compagnie d’autres enfants de la même tranche d’âge qu’elle. C’est d’ailleurs deux d’entre eux qui seraient mystiquement venus la retrouver à Yaoundé pour manger le bébé de ses patrons. En effet, Fadimatou N. avait été ramenée de Makam vers Foumban il y a six mois environ, pour travailler dans la capitale comme baby-sitter. Elle séjourne désormais à la brigade de gendarmerie de Tsinga où une enquête est ouverte pour faire la lumière sur cette affaire.