Désormais, l’informatique fera donc partie des épreuves du baccalauréat et du probatoire de l’enseignement général. Cette année scolaire, les candidats à ces examens seront soumis à une épreuve théorique obligatoire et à une autre épreuve pratique facultative.
Cette heureuse annonce du ministre des Enseignements secondaires, Louis Bapès Bapès, se situe dans le prolongement de la décision instituant la filière « Technologies de l’information » dans le secondaire. La grande innovation de l’année scolaire 2011-2012 met en exergue les efforts constants consentis par les pouvoirs publics pour l’amélioration de l’offre éducative en qualité. Dans un monde globalisé comme le nôtre où la compétitivité est plus que jamais de mise, la maîtrise de l’outil informatique apparaît comme une exigence fondamentale si on veut répondre aux standards de la performance et du développement. Or, le Cameroun ne peut se permettre le luxe de faire l’économie de cette donne incontournable maintenant que toutes les conditions se mettent en place pour être un pays émergent à l’horizon 2035.
Cela dit une certaine opinion se demande, non sans raison, s’il est vraiment réaliste d’imposer l’informatique aux examens du probatoire et du baccalauréat alors qu’on sait très bien que l’électricité qui conditionne l’enseignement en termes d’efficacité de cette matière n’est pas la chose la plus courante dans nos campagnes notamment. Ne va-t-on pas naturellement privilégier les élèves des villes au détriment de leurs camarades des zones rurales qui n’ont qu’aléatoirement accès à l’électricité ? Ne va-t-on pas ainsi instaurer de facto un système éducatif à deux vitesses où il y aura forcément des exclus dans le champ de la performance et de la compétitivité ? Ce qui bien entendu n’est pas l’objectif recherché par les pouvoirs publics. Ces questions bien que pertinentes ne sauraient constituer des obstacles insurmontables à l’application de cette décision dont la nécessité est évidente et ne peut pas être galvaudée si on veut rester logique avec nos ambitions dans le contexte des victoires à conquérir pour un peuple qui veut s’arrimer à la modernité.
Bien au contraire, une telle mesure est de nature à provoquer un déclic salutaire afin que l’appropriation par les Camerounais à tous les niveaux des « Grandes Réalisations » prônées par le chef de l’Etat, Paul Biya s’accélère réellement pour que le chantier annoncé se transforme et devienne en celui des « Grandes Réussites ». Cela passe par le travail et rien que le travail. Cela signifie aussi que c’est le même culte de l’effort et du travail qu’on doit inculquer aux enfants en ville comme en campagne. Il n’y a pas d’autre choix. La société entière doit continuer à faire des sacrifices pour cette progéniture qui constitue une sorte d’assurance-vie pour des lendemains qui chantent. La mise en œuvre des projets structurants notamment le chantier de la construction des barrages pour résorber le déficit énergétique offre ainsi des perspectives meilleures pour qu’à moyen terme l’électricité soit à la portée générale. Qu’on ne s’y trompe pas. C’est par le développement de nos campagnes, en termes d’accès à l’eau potable au courant électrique et par l’épanouissement de ces populations si laborieuses que le Cameroun pourra véritablement évaluer son baromètre d’émergence en 2035. Il faut pour y arriver se retrousser les manches et y mettre la volonté commune.