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Dossier de la Rédaction

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Au-delà de l’argent…

L’ouverture jeudi de la session ordinaire du Conseil national de la décentralisation (CND) remet au goût du jour un processus qui semblait enfermé dans la parenthèse électorale qui vient de tenir le pays en haleine. C’est vite oublier que la décentralisation reste un choix souverain et assumé dans l’optique d’une gouvernance de proximité. Chargé du suivi et de l’évaluation de la mise en œuvre de la décentralisation, le CND doit, à ce titre, faire périodiquement le point sur l’état d’avancement. Ses recommandations sont requises, notamment en ce qui concerne le transfert des compétences et des ressources aux collectivités locales décentralisées. La décentralisation est un processus à la fois long et complexe. Il va de soi que sa mise en œuvre suppose la mobilisation d’énormes ressources. Or, le plus souvent, on ne s’attarde que sur l’aspect matériel. Dans la bouche des élus locaux comme de certains représentants de l’administration territoriale, l’appel à une gouvernance de proximité se résume le plus souvent à des revendications de type alimentaire : plus de centimes additionnels, plus de budget d’investissement public, plus d’autonomie dans la gestion des ressources financières perçues comme une manne tombée du ciel. Lors des meetings politiques et autres espaces de discussion, la récurrence du débat sur les modalités de partage du fameux « gâteau national » laisse apparaître, aux yeux de certains, la décentralisation comme un boulevard donnant accès à une immense cagnotte dont chacun revendique la part du lion sans se préoccuper outre mesure de sa contribution propre.

Certaines collectivités locales justifient l’inaction par l’insuffisance des allocations. Sans pour autant minimiser l’importance des ressources financières dans la conduite des projets au niveau régional ou local, il apparaît à l’évidence que l’argent, à lui tout seul, ne saurait garantir la finalisation et l’opérationnalité de la décentralisation en dehors d’autres préalables essentiels comme la prise en compte des besoins réels des populations locales, les potentialités des collectivités décentralisées et leur capacité d’absorption des ressources, le transfert des compétences spécifiques à leur profit, la prise en charge des affaires locales par des responsables locaux désignés uniquement pour leur compétence, la formation des ressources humaines en quantité et en qualité ainsi que la définition des taches précises à accomplir. Il va de soi que la décentralisation n’aurait aucune raison d’être si elle se limitait à créer de nouvelles institutions, à engager un débat sémantique sur l’appellation des différentes collectivités ou à créer d’interminables conflits de compétence. Au-delà des grandes théories, ce qui intéresse davantage les populations c’est leur vécu quotidien, à travers des réalisations concrètes dont l’impact est visible sur la vie du citoyen ordinaire. Une école, un dispensaire, un centre de loisirs, un pont, une voie de desserte…sont autant de chantiers qui interpellent à la fois les acteurs locaux et centraux. De même, le lancement des grands projets structurants va exiger un surcroît de main d’œuvre qualifiée, introuvable au niveau régional, voire national. Entre le Conseil national de la décentralisation qui chapeaute le processus et les acteurs opérationnels sur le terrain, certaines incompréhensions exigent des correctifs idoines. D’où la nécessité de bien spécifier le rôle des différents intervenants qui devraient travailler pour un objectif commun au lieu de se marcher sur les talons.

Certes, le train de la décentralisation est déjà lancé. Certes le président Paul Biya s’est engagé récemment à le conduire avec méthode et maîtrise. Des avancées sont déjà perceptibles à travers les transferts de compétence opérés depuis 2010. Mais il faut aller plus vite et plus loin, en opérant au besoin une décentralisation des mentalités. La finalisation du processus suppose, en effet, l’abolition des résistances tenaces nées des vieilles habitudes et surtout, l’accélération de la formation des ressources humaines appropriées, l’homme étant la finalité mais surtout le moteur de toute chose.

 

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