Une plate-forme de coopération a été mise sur pied entre les deux parties pour une meilleure collaboration pour l’émergence de l’entreprise.

« Je n’ai vu une direction générale et les syndicats aussi unis et surtout l’exprimer au cours d’une même conférence de presse ». La confidence faite par un journaliste vendredi dernier à Douala, traduit bien le caractère presque inédit de la conférence de presse conjointe. D’après les organisateurs, celle-ci avait pour but de faire le point sur les concertations faites entre la Camair-Co et le collectif des syndicats du transport aérien du Cameroun. Il s’agissait également d’exprimer la vision partagée pour le développement des activités de la compagnie et la mise en place des bases de la coopération avec les syndicats. « Nous avons entamé des discussions pour voir comment travailler ensemble », déclare notamment Alex Van Elk, directeur général de Camair-Co. Du coté des syndicalistes qui s’estiment moins « incompris », on exprime une vision partagée pour le développement de l’entreprise. « Nous avons décidé d’aller la main dans la main. Le développement de Camair-Co ne peut être assuré que si nous sommes ensemble », confie René Bernard Ekedi, président de la Confédération générale des travailleurs du Cameroun (CGT-Liberté). A ses côtés, ses confrères du Syndicat national des Techniciens au Sol (Syntas) et du Syndicat des Travailleurs du Transport aérien (STTA).

Les divergences portant sur les problèmes réglementaires et environnementaux lors du début des activités de Camair-Co semblent oubliés. Entre autres, les syndicats devraient désormais être consultés pour les recrutements à venir au sein de Camair-Co dans le cadre du développement de la compagnie, afin de permettre l’intégration en priorité des ex personnels de la défunte Camair. Cette dernière a laissé environ 800 agents au chômage selon les syndicats, lors de la cessation de ses activités il y a quelques années. Jusqu’ici, d’après le management de Camair-Co, environ 35% des employés de la défunte compagnie d’Etat ont été recrutés par Camair-Co. Ce qui est considéré comme un chiffre satisfaisant si l’on tient compte des départs à la retraite, des décès, de ceux déjà employés ailleurs, etc. « Cependant, les recrutements se feront sur la base de la compétence. Les ex-employés de Camair ne seront favorisés qu’à compétence égale avec un autre postulant », précise Alex Van Elk. Les syndicalistes promettent pour leur part de ne rien imposer au management de l’entreprise et de se limiter à faire des propositions.

Cependant, voir une direction générale et les syndicats d’une entreprises aussi en phase n’est pas courant. D’où quelques appréhensions sur la distance que pourrait avoir les défenseurs des droits de travailleurs pour faire leur devoir de « chien de garde » dans ces conditions. « Les syndicats ne sont pas là uniquement pour la bagarre. Il faut négocier. Il s’agit là d’une amitié conditionnée car nous ne soutiendrons plus la direction générale si les droits des travailleurs sont bafoués par exemple. Mais, autant il faut défendre les droits de ces derniers, autant il faut aussi défendre l’entreprise car sans entreprise, pas de travailleurs. Il faut aider le pays à asseoir une compagnie viable et fiable », déclare un des syndicalistes.