La peste porcine africaine qui a effectué son entrée fracassante à l’Extrême-Nord en 2010 a laissé de profondes lésions au sein des familles des éleveurs de porcs de cette région. Cette activité constitue pourtant le poumon de l’économie de nombreuses familles. Avant l’apparition de la peste porcine africaine, l’Extrême-Nord comptait environ 40% du cheptel porcin camerounais. Bien que la mesure administrative suspendant la consommation et la commercialisation du porc ne soit pas encore levée, les porciculteurs veulent profiter de ce temps mort pour recharger leurs batteries. C’est le sens à donner à l’assemblée générale extraordinaire de la Coopérative des acteurs de la filière porcine de l’Extrême-Nord (CAFPEN) qui s’est tenue le 10 novembre dernier à Maroua. Réunion au cours de laquelle Ngarlia Djohlana, le président régional de ce regroupement des éleveurs de porcs a d’abord présenté aux 22 fédérations que compte sa structure, le compte rendu de la réunion sur la biosécurité qui s’est tenue à Yaoundé du 27 juillet au 5 août 2011 et à laquelle il a participé.
Dans l’ensemble, il a été question d’empêcher aux porciculteurs de retomber dans les travers qui ont amené les pouvoirs publics à ordonner l’abattage systématique des porcs dans les foyers où la peste porcine africaine a été déclarée. Il est d’ailleurs prévu l’indemnisation des victimes de cette maladie. Mais, en attendant l’arrivée de cette manne gouvernementale, les éleveurs cherchent les voies et moyens pour rattraper leur retard.
Présent à cette rencontre des porciculteurs, Dr Anthony Yessi Bunguh, le coordonnateur régional du Projet d’amélioration de la compétitivité agricole (PACA). Dans son intervention du jour, celui-ci est revenu sur l’importance de la création d’une association, tout en mettant un accent particulier sur l’impérieuse nécessité pour les producteurs de porcs de sécuriser leurs produits dans un enclos conçu à cet effet. Et sur ce point, on a enregistré un nombre important d’organisations qui ont fait leurs preuves sur le terrain. Les autres qui sont en train de s’y infiltrer ont pris un engagement ferme afin d’être rapidement en règle pour bénéficier le moment venu, de l’appui des pouvoirs publics.
