Bannière

Newsletter


Publicité

Bannière
PUBLICITE

Dossier de la Rédaction

PUBLICITE
Bannière

Une lutte irréversible

Présentée comme l’organe central de lutte contre la corruption au Cameroun, aux côtés d’autres institutions étatiques notamment l’Agence nationale d’investigation financière (ANIF) et le Contrôle supérieur de l’Etat, la Commission nationale anti-corruption (CONAC) vient de rendre public son tout premier rapport cinq ans après sa création par décret présidentiel le 11 mars 2006. Intitulé « Rapport sur l’état de la lutte contre la corruption au Cameroun », ce document de 300 pages portant sur les exercices 2008 , 2009 et 2010 illustre, avec des exemples à l’appui, l’immensité et la complexité de la tâche et du défi à la fois collectif et individuel à relever.

La volonté politique de « traquer sans pitié » la corruption partout où elle se manifeste est constante. En prêtant serment devant les élus du peuple le 3 novembre dernier, le président Paul Biya a clairement rappelé sa détermination de continuer à mener une lutte acharnée contre la corruption qui compromet dangereusement la réussite des efforts de développement du Cameroun tout en créant de multiples injustices. Toutefois, en se référant au rapport de la CONAC, ce combat voulu irréversible se heurte aux mauvaises habitudes fortement ancrées, aux multiples formes de résistance et aux mentalités réfractaires à l’assainissement des comportements véreux, ainsi qu’au renouvellement sans cesse observé des méthodes toujours plus affinées de corruption, véritable hydre, serpent de mer à plusieurs têtes.

Les recommandations de la CONAC apparaissent à cet égard significatives de l’ampleur de la tâche à accomplir. Il en ressort que le chemin institutionnel doit encore être mieux balisé. Il n’est pas sans intérêt de constater que le projet de décret relatif à la déclaration des biens et avoirs, conformément à l’article 66 de la constitution du 18 janvier 1996, a déjà été examiné. De même un projet de loi portant sur la répression de la corruption et des infractions assimilées au Cameroun. Les recommandations portant sur l’éducation à l’intégrité sont également importantes. Elles portent aussi bien sur des orientations stratégiques que sur des programmes pédagogiques pour toutes les catégories d’enseignement dans notre pays. Pour la CONAC, « c’est dans les esprits que naissent les pratiques de corruption. C’est, par conséquent, dans les esprits que doivent être semées et cultivées les graines de la lutte contre la corruption ».

L’opinion publique est sans doute particulièrement intéressée par des cas pratiques observés sur le terrain, des enquêtes menées par la CONAC. Plusieurs investigations dont fait état le rapport tendent à illustrer l’étendue et la complexité des cas de corruption, de connivence ou de concussion dans des marchés publics ainsi que la qualité et la nature des différents acteurs impliqués, remontant parfois à des personnalités haut placées dans les échelons administratifs publics et privés. Il en est ainsi de la mission de vérification des informations relatives au détournement des fonds destinés à l’exécution du projet maïs, aux différents contrôles effectués dans les trésoreries générales, à l’audit de la CAMPOST ou aux travaux de construction de la route Ayos-Bonis. La multitude d’informations plus ou moins détaillées contenues dans le rapport et portées à l’attention des acteurs, des décideurs et du public interpelle à la fois les consciences, les administrations concernées et la justice. Mais l’on peut aussi se demander pourquoi si peu de dénonciations de cas de corruption, moins de mille en trois années, alors que de nombreuses victimes se plaignent tous les jours, de l’école au transport, en passant par les ministères.

Commentaires (0)
Seul les utilisateurs enregistrés peuvent écrire un commentaire!

!joomlacomment 4.0 Copyright (C) 2009 Compojoom.com . All rights reserved."



haut de page  
PUBLICITE
Bannière