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Dossier de la Rédaction

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Etablissements scolaires: Le tableau noir de l’indiscipline

Derrière le bâtiment aux murs lézardés, à l’abri des regards, la petite botte d’herbe est discrètement sortie de la poche d’un pantalon. La substance est roulée dans une feuille de papier dont le bout est allumé, avant que les quatre protagonistes regroupés autour de ce « calumet de la paix », ne commencent à en tirer un coup à tour de rôle. La scène ne se déroule pas en pleine nuit, dans un compartiment d’immeuble abandonné, entre des enfants de la rue. Mais en plein après-midi, derrière des salles de classe, et entre des élèves dont trois ne sont encore qu’au premier cycle. L’un d’eux, Achille C., 17 ans à peine, en est à son cinquième établissement en quatre ans. Renvoyé à chaque fois pour divers motifs d’indiscipline. Bagarres, insultes envers le corps enseignant, possession d’objets et substances interdites. Et naturellement, mauvaises notes. Ses trois compères sont apparemment plus « clean » dans leur CV. Sans doute parce que flirtant depuis peu avec ce monde de la délinquance primaire. Impliqués toutefois dans plusieurs incidents, leurs noms sont sur la table d’un conseil de discipline, dont on peut imaginer l’issue. A l’image de leurs « homologues » du lycée Joss de Douala qui viennent d’être exclus pour consommation de drogue, la sanction administrative est le minimum encouru. L’affaire pouvant vite, en fonction de la gravité de la faute, arriver au pénal.

Mais la fermeté des réponses ainsi apportées n’empêche pas les acteurs de la communauté éducative de reconnaître que le phénomène de l’indiscipline dans les établissements scolaires va largement au-delà des cas débusqués et sanctionnés. Le plus souvent, ce sont des faits divers dramatiques qui viennent souligner la gravité de la situation, à l’image de cet élève qui, l’année dernière poignardera à Abang, un de ses camarades à la suite d’une banale querelle de cour de récréation. Les choses ne se terminent, heureusement, que rarement aussi mal. Mais le quotidien de nos lycées et collèges est rempli de ces signes permanents d’entorses aux règlements et comportements peu orthodoxes, qui vont à l’encontre de la vocation pédagogique et éducative de l’école. Les murs escaladés pour sécher les cours, les appareils de musique et autres téléphones portables qui s’invitent lors des leçons des enseignants, les tenues scolaires qui s’adaptent aux modes « fashion » des stars vues à la télé, etc. Le ministre des enseignements secondaires ne s’y est pas trompé, en condamnant fermement lors des dernières journées de l’orientation scolaire, ces « comportements déviants » qui tendent à faire leur nid dans les établissements. Favorisés par le laxisme de certains établissements, la complicité parfois des personnels d’encadrement, ou la bénédiction plus ou moins tacites de parents garantissant toutes sortes de passe-droits. Ce, alors même qu’il est démontré, chiffres à l’appui, que le « miracle » des meilleurs résultats scolaires n’a d’autre nom que « travail et discipline ». Et que l’échec d’une vie commence parfois à se forger au premier « pétard » fumé en classe.

 


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