Bannière

Newsletter


Publicité

Bannière
PUBLICITE

Dossier de la Rédaction

PUBLICITE
Bannière

Des journalistes outillés pour la critique théâtrale

Une quinzaine d’hommes et femmes de médias planchent depuis mercredi à Yaoundé sur les techniques à adopter pour mieux exercer dans le domaine.

L’atelier est animé par Kouam Tawa, auteur dramatique camerounais, poète idéaliste et animateur international d’atelier sur le théâtre. L’échange débuté mercredi matin s’achève demain samedi. Quatre jours durant lesquels il aura discuté de la critique de théâtre avec des journalistes venus de Ngaoundéré, Bafoussam, Douala, dschang, Bandjoun et de Yaoundé. Seize hommes et femmes de médias au total invités à l’atelier, et exerçant dans les desks culture de leurs boites respectives.

La rencontre a permis mercredi de constater un nécessaire bon en avant en matière de couverture des événements relevant de la dramaturgie. Parfait Tabapsi, le président de la Cameroon arts critics (Camac), coorganisatrice de cette séance de formation, a révélé que les pages culturelles sont les plus difficiles, car ceux qui les lisent sont loin d’être des lecteurs ordinaires. Il faut que l’écrivain qui vous lit sente que vous avez comprise son œuvre. Comme pour relever l’écart souvent observé le rendu des journalistes des pages et plages culturelles des chaines de télévision, radios et organes de presse écrite. Pour Kouam Tawa, la différence en la matière avec les médias de l’Afrique de l’ouest est nette. Prenant l’exemple d’Ouagadougou, il a indiqué que la presse y joue véritablement son rôle d’accompagnement de la scène du théâtre. Là, rapporte-t-il, chaque nouvelle pièce peut être diffusée un mois durant et les salles n’en sont que bondées. Pourtant, au Cameroun, la durée de vie de la pièce tourne autour de trois présentations.

L’atelier est organisé avec la collaboration du mensuel camerounais spécialisé en informations culturelle et financé par l’ambassade de France via le service de coopération et d’action culturelle. Selon Stéphanie Ndogmo, secrétaire général de la Camac, il arrive en complément d’une première formation en culture initiée l’an dernier, toujours en prélude aux Rencontres théâtrales internationales du Cameroun (Retics) qui se tiennent en janvier prochain. L’atelier se poursuivra avec notamment la production par les participants d’un numéro spécial du journal Mosaïque au terme des Rétics, afin que de véritables critiques de représentations théâtrales remplacent les comptes rendus dans les médias.

«Une bonne critique peut influencer positivement le goût du public pour le théâtre»

Kouam Tawa, auteur dramatique, metteur en scène et poète idéaliste.

Comment la presse peut-elle mieux accompagner le théâtre camerounais aujourd’hui ?

Je pense pour ma part que le travail de critique théâtral sera un travail intéressant quand les journalistes culturels auront le ton juste. Quand je lis la plupart des articles de critiques de spectacle, soit c’est très élogieux, soit c’est méchant, soit c’est ésotérique. Rarement on arrive à trouver le ton juste. Soit l’auteur de l’article est enthousiaste, il dit tellement de biens du spectacle qu’en tant que lecteur, je suspecte le critique faire la promotion du spectacle, soit il assassine carrément le spectacle et n’y trouve absolument rien de positif que je le soupçonne de participer à l’entreprise de destruction de l’évènement. J’espère donc qu’à travers cet atelier, les journalistes arrivent à avoir d’une part des outils qui leur permettent d’apprécier un spectacle à sa juste valeur et d’en rendre compte de la façon la plus fidèle possible.

Vous êtes formateurs de dramaturges et avez beaucoup voyagé. Quelle expérience gardez-vous d’ailleurs ?

Je fais des ateliers de dramaturgie pour des écrivains de théâtre, pour des metteurs en scène, des scénographes, des étudiants, et il se trouve que par ailleurs j’ai été sollicité pour participer à la formation des journalistes culturels. Il va de soi que le cas des journalistes de l’Afrique de l’Ouest est intéressant parce qu’ils ont une plate-forme plus intéressante que nous. La facilité de transport qu’ils ont entre eux avec le passeport de la Cedeao, ça fait que les journalistes culturels d’Afrique de l’ouest ont plus de spectacle sur lesquels ils peuvent se pencher que nous. Ils ont plus de festivals, plus d’occasions où ils peuvent mettre leurs talents à l’épreuve que nous. Et puis le public a une éducation artistique a une éducation artistique meilleure que celle des publics de chez nous. Ça fait que là-bas, on peut se rendre compte que le travail des journalistes culturels a un réel impact sur la présence du public dans les salles spectacles dans l’année ou pendant les festivals.

Quelles pistes comptez-vous proposer pour combler le gap ici ?

On va réfléchir tous ensemble pour savoir comment s’en sortir face à cet état des choses. Quand je suis au Burkina Faso par exemple, je sais qu’une pièce qui sort au carrefour international d’Ouagadougou est programmée pour un mois. Après la première, j’achète les journaux pour savoir ce qu’on en dit. Selon la critique qui est faite dans le journal et l’idée que je me fais de ce critique, je vais ou non voir le spectacle. Or, la différence chez nous, c’est que la durée de vie d’un spectacle, c’est une ou deux représentations. Donc en général, le critique écrit après coup. La question qu’on va se poser c’est de savoir comment écrire une critique de spectacle, accompagner une œuvre de création quand on sait que le lecteur n’aura peut-être plus la possibilité de voir le spectacle.


Commentaires (0)
Seul les utilisateurs enregistrés peuvent écrire un commentaire!

!joomlacomment 4.0 Copyright (C) 2009 Compojoom.com . All rights reserved."



haut de page  
PUBLICITE
Bannière