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Dossier de la Rédaction

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Le recours aux méthodes de contraception en recul

Dans les centres de sensibilisation, les femmes sont de moins en moins nombreuses. D’où un recul des chiffres de l’utilisation des contraceptifs.


Comme toujours, jeudi est jour de vaccination à l’Hôpital de district d’Efoulan à Yaoundé. Près de 150 femmes sont réunies là avec leurs bébés entre les bras. Ici, le service de vaccination cohabite pratiquement avec celui du Planning familial, grandement ouvert mais désespérément vide, malgré l’appel incessant de cette infirmière : « pensez aussi au planning familial, c’est très important», crie-t-elle à tue-tête. Mais en vain. La journée avance, les femmes s’en vont l’une après l’autre, et la vaccination s’achève bientôt. « Enfin une cliente ? » ironise l’une de ses collègues, lorsqu’elle arrive joyeusement avec une jeune femme dans le service. Et « c’est ainsi, au compte goutte et au prix de moult efforts qu’on arrive chaque jour à sensibiliser deux à trois femmes aux contraceptifs », explique Marie Donfack, major du service de Planning familial.

Selon la major, « il y a beaucoup d’ignorance à propos des contraceptifs au Cameroun. Sur 50 femmes qu’on interroge, au moins 40 expliquent qu’elles ont ouï-dire que les contraceptifs donnent le cancer, que ça empêche d’accoucher plus tard ou alors que le mari n’est pas d’accord ». Voilà, selon elle, tout ce qui constitue un frein à l’usage des contraceptifs d’une part, et à la planification familiale d’autre part. Bien que, précise-t-elle, « l’un des principaux obstacles est la non qualification du personnel de santé en la matière ». Pour elle, les familles ont besoin d’être sensibilisées et ce, en permanence, pour que la planification marche. Vu que « l’idée n’a jamais été d’empêcher les accouchements, mais plutôt de les espacer, question de permettre à la mère de bien se remettre de sa dernière grossesse et de bien s’occuper du dernier enfant avant d’en faire un autre ». Et pour se rapprocher des cibles, les infirmières se déploient généralement dans les maternités et services pédiatriques pour inviter les femmes à venir au planning familial, ne serait-ce que pour des conseils. Mais leurs voix ne semblent pas porter assez haut.

Catherine Olinga, infirmière et surveillante générale à l’Hôpital de district d’Efoulan se souvient qu’au moment où le planning familial a été introduit au Cameroun, il était accompagné d’un tapage médiatique et de descentes sur le terrain, notamment dans les réunions de femmes, les marchés et autres établissements scolaires, question d’informer et de sensibiliser les populations. Malheureusement, tout cela s’est brutalement arrêté, d’où le recul de la planification familiale et le mauvais usage des contraceptifs, avec diverses conséquences. Au-delà des grossesses non désirées et parfois trop rapprochées, avec impacts sur la mère et l’enfant, l’on décrie aussi les avortements traditionnels et clandestins, qui constituent aujourd’hui un coup important sur la fertilité.

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