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Faut-il s’en inquiéter de la prolifération d'instituts de formation médicale privée - « Arrimer l’offre universitaire à la demande »

Index de l'article
Faut-il s’en inquiéter de la prolifération d'instituts de formation médicale privée
« Il faut une rigueur impitoyable dans la formation »
« Arrimer l’offre universitaire à la demande »
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« Arrimer l’offre universitaire à la demande »
Pr. Jacques fame ndongo, ministre de lenseignement supérieur.

L’Ordre des médecins du Cameroun s’est inquiété de la prolifération des structures de formation privées dans cette discipline. Comment vous assurez-vous que l’offre des programmes de ces établissements est conforme aux profils des diplômés souhaités ?

Le terme « prolifération » est inapproprié et tendancieux. Il renvoie à la métastase (cancer). Il s’agit plutôt de la maximisation et de l’optimisation de l’offre académique prescrites par le chef de l’Etat, S.E. Paul BIYA. Quand fut créé le CUSS en 1969, le Cameroun avait à peine 5 millions d’habitants. En 2010, nous avons atteint 20 millions d’habitants. Il importe donc d’arrimer l’offre universitaire à la demande estudiantine. L’offre de la Faculté de médecine et des sciences biomédicales de l’Université de Yaoundé I a été majorée : l’on est passé de 85 médecins par an à 350 aujourd’hui. Elle a aussi été diversifiée : en plus de la médecine, la faculté de Yaoundé forme depuis 2006 des pharmaciens et des chirurgiens dentistes. Par ailleurs, des facultés de médecine et des sciences pharmaceutiques ont été ouvertes à l’Université de Buéa et à l’Université de Douala ; des formations professsionnalisantes en sciences biomédicales et médico-sanitaires ont été créées en 2008 à la faculté des sciences de l’Université de Dschang et à la faculté des sciences de l’Université de Ngaoundéré, car, comme vous le savez, le corps de la santé a plusieurs spécialités (médecine, pharmacie, odonto-stomatologie, mais aussi génie sanitaire, maintenance sanitaire, kinésithérapie, orthopédie, orthophonie etc.). Par ailleurs, des Instituts privés tutorés par des Universités d’Etat ou des Universités étrangères ont été autorisés. Naturellement, cette maximisation de l’offre académique induit une exigence clinico-professionnelle (hôpitaux d’application), une exigence de qualité et une exigence infrastructurelle.

Sur le terrain, ces deux exigences sont-elles garanties ?

S’agissant de l’exigence clinico-professionnelle qui concerne au premier chef l’Ordre des médecins, elle est validée par toutes les facultés et tous les Instituts privés avec l’appui du ministère de la Santé publique. Quant à l’exigence de qualité prescrite par la loi d’orientation de l’enseignement supérieur du 16 avril 2001, elle est garantie par le tutorat qu’exercent les Universités d’Etat sur les Institutions concernées après signature d’un accord de partenariat dûment validé par le Ministre de l’enseignement supérieur. L’exigence infrastructurelle a été optimisée grâce, notamment, au Programme d’appui à la composante technologique et professionnelle de l’enseignement supérieur financé à hauteur de plus de 31 milliards de F sur fonds IADM (Initiative d’allègement de la dette multilatérale).

Les Universités d’Etat ou étrangères qui assurent le tutorat académique des IPES ont l’impératif catégorique de garantir la qualité des programmes, cours théoriques et pratiques, enseignants, équipements et diplômes inhérents aux Institutions concernées. Elles s’acquittent consciencieusement de cette mission.

En outre, l’Inspection générale des services du ministère de l’Enseignement supérieur (pour ce qui est du management) et l’inspection générale des affaires académiques (pour ce qui est de la qualité des enseignements théoriques et professionnels) contrôlent régulièrement les IPES et les universités d’Etat. D’autre part, la Commission nationale de l’enseignement supérieur privé présidée par un ancien Chancelier de l’Université de Yaoundé (l’éminent prof de mathématiques Joël Moulen) et ayant à la tête de la sous-commission des autorisations le Pr Guillaume Bwelé (docteur d’Etat, agrégé de philosophie, lauréat de l’Ecole Normale supérieure de la rue d’Ulm à Paris) passe au crible de la rigueur scientifique tous les dossiers devant être soumis au ministre de l’Enseignement supérieur puis au Premier ministre avant toute autorisation de création et d’ouverture.

Qu’est-ce qui explique donc que la qualité des produits qui y sont formés soit ainsi remise en cause ?

S’agissant de l’Institut supérieur des Sciences de la Santé (Bangangté), ses diplômés ont bravé brillamment les épreuves du concours de recrutement des médecins organisé par le ministère de la Santé publique il y a trois ans. Les dernières soutenances (2011) ont été supervisées par l’Université de Toulouse et ma représentante (le Pr agrégé Geneviève Bengono Touré, que vous pouvez interroger et qui est professeur titulaire des universités) m’a fait état de la haute qualité des thèses. Les autres Instituts n’ont pas encore livré des « produits » sur le marché médico-sanitaire. Nous les jugerons sur le terrain et non « in petto ».

Des soupçons similaires pèsent sur les formations dispensées à l’étranger avec pour conséquence la difficulté de l’insertion de ces produits dans le circuit professionnel local. Comment se fait l’établissement des équivalences pour ce qui est de ces formations spécifiques ?

En ce qui concerne les formations dispensées à l’étranger, elles ne sont pas reconnues d’office. Il existe une liste des universités et grandes écoles reconnues par l’Etat de manière formelle. Lorsqu’un requérant se présente avec un diplôme délivré à l’étranger, la Commission nationale interministérielle des Equivalences vérifie si son diplôme figure sur cette liste agréée. En cas de réponse positive, elle saisit l’université étrangère concernée pour l’authentification du diplôme.

S’agissant de formations aussi sensibles, peut-on envisager une extension du Programme d’appui à la composante technologique et professionnelle (PRO-ACTP) afin d’appuyer certains de ces établissements privés ?

Pour ce qui est du volet médico-sanitaire, le PRO-ACTP concerne les facultés d’Etat (Buéa, Douala, Yaoundé 1) et les travaux ont déjà démarré. Plusieurs infrastructures sont en voie d’achèvement. En ce qui concerne les établissements privés, le ministère de l’Enseignement supérieur va accompagner avec plus de pugnacité (et le cas échéant avec un appui financier) l’amélioration de l’assurance-qualité au sein des Instituts privés d’enseignement supérieur et plus précisément des IPES à vocation médico-sanitaire (équipements adéquats, recrutement des professeurs chevronnés, notamment les retraités qui sont encore aptes et performants, élaboration des programmes pertinents etc.).D’une manière générale, nous veillons sur la quantité et la qualité des établissements professionnels d’enseignement supérieur en général et celles des IPES à caractère médical en particulier, et nous ne mettons pas sous le boisseau l’assurance-qualité, dimension essentielle de la Nouvelle gouvernance universitaire.

Propos recueillis par ee, Elise Ziemine

 



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