Il n’y aura vraisemblablement pas dévaluation du Franc de la communauté financière africaine tel que l’annonce une certaine rumeur depuis quelques jours. Le ministre des Finances a décidé de mettre fin à cette fausse information colporté dans les capitales et places fortes de la Cemac. «La dévaluation, ça ne s’annonce pas. Je ne pense pas que ça s’annoncerait par internet. Nous sommes dans une sous-région économique et monétaire, la Cemac. Que voit-on aujourd’hui : des pays qui commencent à se réveiller par leur économie, par l’organisation, la gestion. Nous avons fait des réformes au cours des 20 dernières années qui commencent à porter des fruits », a-t-il déclaré sur les antennes du Poste national ce matin.
Des nouvelles faisant état d’une dévaluation du Franc Cfa sur plus d’une tête. Les méfaits de la précédente dépréciation de la monnaie qu’ont en partage des ex-colonies françaises d’Afrique. La frayeur a été d’autant plus grande que les spéculateurs avançaient même déjà une date, celle du 1er janvier 2012 pour l’entrée en vigueur de la nouvelle donne. Le tout huilé dans un contexte de crise de la dette européenne. Certains envisageaient même déjà de convertir leurs épargnes en devises étrangères à la veille de la date fatidique.
« Les gens pensent que l’Europe qui est notre partenaire en terme monétaire va nous exiger de dévaluer. Je ne sais pas ce que l’Europe gagnerait chez nous. L’Europe a besoin de ressources encore plus grosses pour soutenir la Grèce », explique Essimi Menye. Pour lui, il n’y a pas de quoi s’affoler, du moins, dans la sous-région Afrique centrale. « Je voudrais dire aux hommes d’affaires et à la population que la dévaluation n’est pas un jeu. Ça doit être pensé. Si les Ivoiriens ont des problèmes chez eux, parce que je crois que c’est un problème Ivoirien, qu’ils résolvent leurs problèmes et qu’on ne fasse pas l’amalgame. On utilise un discours économique pour combattre un leader politique. Je ne pense pas que ce soit la bonne démarche. Ça va fragiliser beaucoup de foyers au Cameroun parce qu’on a peur de la dévaluation. Nous sommes conscients que ça peut entrainer l’augmentation des prix », renchérit le Minfi. Et de renchérir : « Le Cameroun gère son budget de façon autonome depuis plusieurs années. Le dernier programme que nous avions avec le FMI s’est terminé en 2009. Et depuis cette date nous conduisons nos affaires, évidemment avec les conseils du FMI. … Aujourd’hui nous avons plus de 6 000 milliards de F de réserves. Elles sont en monnaie étrangère. Je ne vois pas pourquoi diable nous allons dévaluer alors que nous pouvons soutenir notre monnaie.»
Jeudi dernier, les gouverneurs Lucas Abaga et Tiémoko Meyliet Koné de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) et de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) étaient montés au créneau pour démentir l’information sur la dévaluation annoncée du franc Cfa à Abidjan.
