C’est un plaidoyer contre le recul du sentiment religieux dans la société actuelle. L’essai intitulé « En comptant les poutres…» a été présenté vendredi dernier à la maison provinciale Cicm de l’église catholique à Yaoundé. L’auteur, Mgr Befe Ateba, a livré ses motivations à un public dans lequel on a pu distinguer Laurent Charles Boyomo Assala ou Charles Ndongo. Selon le nouveau président du Conseil national de la Communication, l’influence des valeurs religieuses se dilue progressivement au profit de notions comme l’athéisme, le sectarisme, l’homosexualité, dans un contexte de mondialisation. De même, le taux de jeunes réfractaires au catéchisme a explosé. Il n’y a pas très longtemps pourtant, c’était un rituel presque automatique.
La crise éducationnelle aujourd’hui est patente. Même des étudiants à la tête bien pleine ignorent jusqu’aux fondamentaux de leur église d’origine. Et le prélat donne des exemples de notions aujourd’hui ignorées comme l’impossibilité de faire de catéchisme lorsqu’on vit en concubinage ou l’abstention de toute boisson et nourriture une heure avant l’eucharistie, entre autres.
Befe Ateba, dans cet essai, examine la charpente de la vie d’aujourd’hui et compte ce qui reste de poutres pour la soutenir. Le titre laisse penser qu’il n’a pas achevé la besogne, mais le constat transparaît déjà dans son discours. L’édifice risque l’effondrement. « J’attire l’attention des lecteurs sur les risques de flétrissures qui désarment déjà les parois de notre église ». Aux côtés de l’auteur, le Pr. Richard Laurent Omgba, doyen de la faculté des Arts, Lettres et Sciences humaines de l’université de Yaoundé I, a présenté l’œuvre comme celle de la maturité. « On compte les poutres quand on a pris de l’âge ; on apprend à méditer, l’intelligence cède la place à la sagesse », a révélé l’auteur de la postface. « En comptant les poutres…» est publié par les éditions Véritas. Il fait 130 pages, coûte 10 000 F et est en vente dans les librairies de la place.
