Il était 7h18 hier mercredi, lorsque le président de l’Assemblée nationale, Cavaye Yeguié Djibril, annonce l’adoption par le Parlement de la loi de finances 2012. Ouf ! Enfin ! entend-t-on dans l’hémicycle. La nuit a été longue. Un peu plus de 14 heures plus tôt, c'est-à-dire lorsqu’il était 16 h 55 le mardi 29 novembre, le président de la Chambre appelait à la lecture du rapport de la Commission des Finances et du budget. Soixante pages d’un document présenté par le rapporteur général, Luc Koa. Puis la discussion est ouverte. Environ quarante cinq élus sont enregistrés pour prendre la parole. Il faut compter dix minutes au moins par orateur comme le prévoient les textes, même si certains iront au-delà de ce temps. Cavaye Yeguié Djibril se montrera parfois indulgent, même si de temps en temps, le président de l’Assemblée nationale se fait le devoir de rappeler ses collègues à l’ordre. Des questions qui vont balayer tous les secteurs de la vie et mettent à jour les multiples préoccupations des élus du peuple. Après les interventions des députés, les ministres sont montés à la tribune pour s’expliquer sur les sujets relevant de leur domaine de compétence. Un exercice éprouvant pour les chefs des départements ministériels qui pour certains ont dû affronter colère, rire et parfois moquerie de parlementaires visiblement insatisfaits des réponses.
Lions indomptables, santé, éducation, télécommunications, agriculture de 2è génération, routes, mines…les membres du gouvernement ont été interpellés sur tous les sujets. Des interrogations qui ont parfois laissé transparaître une attitude « paternaliste » chez les membres du gouvernement. Attitude que le président de l’Assemblée nationale a fortement fustigée. Il a fallu plusieurs heures aux ministres pour épuiser les questions des députés. Usant de statistiques et de rappel de faits les ministres ont apporté des réponses aux députés. Sur la situation des services d’urgence dans les hôpitaux, le ministre de la Santé publique, André Mama Fouda a annoncé pour le premier semestre de l’année 2012, la pose de la première pierre d’un centre national des urgences à Yaoundé.
Le projet de loi de finances pour l’exercice 2012 avant d’être adopté, a connu des amendements. Entre autres, la suppression d’un article portant sur les produits pharmaceutiques. Toutefois, la majorité des articles ont été adoptés en l’état. Ainsi, le budget de l’Etat du Cameroun pour l’exercice 2012 s’établit en recettes et en dépenses à 2.800 milliards de F, contre 2571 milliards pour l’exercice en cours. Une augmentation de 229 milliards qui de l’avis du président de l’Assemblée nationale, « participe de la volonté du gouvernement d’impulser la reprise économique du Cameroun et de permettre au chef de l’Etat de tenir ses engagements dans le cadre de sa politique des Grandes ambitions ». Le mot de clôture de la troisième session ordinaire de l’Assemblée nationale prononcé par Cavaye Yeguié Djibril, était un message de félicitions aux députés et aux membres du gouvernement pour le travail abattu durant trente jours, mais aussi la dénonciation de certaines pratiques qui vident le budget de sa substance, à l’instar de la réception fictive des ouvrages, du fractionnement des marchés visant à favoriser le gré à gré, etc. Passée la phase de l’examen et de l’adoption par l’Assemblée nationale, reste maintenant la promulgation de la loi par le président de la République. Entre temps, les députés eux vont pouvoir souffler.
