Ils souhaitent obtenir un espace pour réaliser leurs affaires en décembre, alors que le site est en chantier.

Marché Nkololoun hier matin. Certains « attaquants », nom donné aux petits vendeurs, ont entre les mains quelques plastiques remplis de vêtements, tandis que d’autres, les vendeuses de nourriture errent, à la recherche de potentiels clients. Les éléments du Groupement mobile d’intervention (Gmi) plutôt discrets, veillent au grain. Matraques en main, ils vont et viennent. De temps à autre, un vendeur fait appel à eux, peine perdue, c’est la grande muette, on ne dit rien. Pourtant, très tôt ce lundi matin, les entrées du marché spécialisé dans la friperie et la vente des vêtements de seconde main sont bloquées. Un des commerçants rencontré, explique que cette situation n’est pas de leur fait, mais plutôt du fait de l’entreprise chargée de réhabiliter cet espace marchand où ils sont installés depuis plusieurs années. Ce qui courrouce les commerçants qui affirment que le mois de décembre est consacré aux affaires. « Si on nous prive de notre activité, ce sera difficile ».

En effet, les commerçants du marché Nkololoun sont en colère. A travers des écriteaux et de façon pacifique, ils l’ont fait savoir hier matin. C’est que depuis l’annonce des travaux dans ce marché spontané qui occupe une chaussée à deux voies, les travaux piétinent, aux dires des commerçants. Leur recasement à Ngonsoa, proposition faite par la Communauté urbaine de Douala, n’est toujours pas effectif. La raison, selon Salifou, un autre commerçant, se trouve dans l’étroitesse de cet espace marchand. Notre interlocuteur précise que si un espace leur est attribué de façon définitive, ils l’occuperont sans problème. Dans ce désordre, un autre problème est né. Les habitants du quartier font la loi. Ils ont réquisitionné une des ruelles qui dessert le marché et surfacturent les commerçants qui souhaitent s’y installer. Au risque de se faire piquer leur porte monnaie. Les clients, eux, ont déserté le marché. Un coup dur pour les vendeurs. En attendant la réaction de la Cud, les commerçants, eux plaident pour qu’on leur laisse le mois de décembre pour réaliser leurs affaires. La suite ? En janvier 2012.