Bannière

Newsletter


Publicité

Bannière
PUBLICITE

Dossier de la Rédaction

PUBLICITE
Bannière

Les réseaux de faux Permis de conduire

Index de l'article
Les réseaux de faux Permis de conduire
«Des sanctions judiciaires en vue»
Toutes les pages

Des auto-écoles complices viennent d’être frappées par le ministère des Transports. Des sanctions judiciaires pourraient s’ensuivre.

Des décisions encore d’actualité du ministre d’Etat, ministre des Transports, Bello Bouba Maïgari, suspendant pour trois mois l’auto-école Lumière de Yaoundé, pour trafic de candidats à l’examen du permis de conduire, et fermant sa complice, Mambo-Messe, remettent au goût du jour les tripatouillages de tout genre dans le processus d’obtention de cette pièce. Selon les responsables de la direction des Transports routiers, ces sanctions administratives sont sans préjudice des poursuites judiciaires, qui pourraient suivre l’enquête en cours dans les services de police. Une batterie de sanctions, destinées à freiner des pratiques pourtant abhorrées, mais qui pour l’appât du gain – plus ou moins facile d’ailleurs – font de nombreux adeptes chaque jour plus ingénieux.

Certes, les fameux acheteurs de permis des années avant l’informatisation du précieux sésame sont désormais hors jeu, mais d’autres petits malins ont réinvesti la scène, avec d’autres méthodes. C’est dans ce registre qu’il faut inscrire les autos-écoles trafiquantes de candidats. Elles sont en voie de passer maîtresses de l’esquive d’un système de contrôle, qui pourtant s’étoffe tous les jours. A ce sujet, les textes définitifs qui consacreront la réforme du permis de conduire ne sont pas encore entièrement disponibles. Mais, un certain nombre de dispositions intermédiaires sont la preuve de la volonté des autorités de régulariser le processus d’obtention du permis de conduire au Cameroun. En onze points, une instruction datée de juin 2010 du ministre d’Etat, ministre des Transports, balise le terrain, étape par étape. Aujourd’hui, certains actes semblent montrer qu’il est nécessaire de renforcer la coercition, pour briser le pouvoir de l’argent, mobile des transgressions.

Emile E., chauffeur, pense savoir que le prix d’une formation d’un mois dans les autos-écoles varie entre 125 000 et 150 000 F. Les formations accélérées coûtent encore plus cher, et certaines écoles VIP ne font pas dans le détail… A ces charges, il faudra ajouter les 25 000 à 30 000 F de frais d’examen, généralement prélevés par les auto-écoles. L’instruction ministérielle de 2010 fixe pourtant ces frais à 5 000 F. L’usager, trop pressé d’essayer sa première berline, ne s’embarrasse généralement pas de ces menues préoccupations. Et puis, les promoteurs d’autos-écoles ont leur argument massue : l’enveloppe des grands d’en haut…

«Des sanctions judiciaires en vue»

Les éclairages de Zacharie Ngoumbe, directeur des Transports routiers.

Comment êtes-vous arrivés à découvrir le trafic de candidats entre auto-écoles ?
Nous avons eu des informations lors de la dernière session des examens 2011 qui nous apprenaient que l’épreuve préparée à cet effet était en circulation. Nous avons donc immédiatement procédé au changement de ladite épreuve et avons mis un système de vigilance en place. C’est ainsi que le jour de l’examen, nous sommes tombés sur une candidate qui détenait l’épreuve ayant été changée. On l’a questionnée et elle a dit l’avoir reçue de son auto-école. Sauf que l’auto-école dont elle donnait le nom n’était pas celle l’ayant présentée à l’examen. Vérification faite, son auto-école n’était pas encore reconnue par le ministère des Transports. Il a donc été établi que c’est une auto-école clandestine qui avait transféré ses candidats à une autre, reconnue par nos services. C’est donc à partir de là qu’on a constaté ce trafic de candidats, qui est naturellement proscrit par la réglementation parce que étant du faux.
Qu’est-ce que les faussaires encourent ?
L’auto-école qui présentait les candidats dont elle n’avait pas assuré la formation a été sanctionnée. Elle a été fermée pour trois mois. Et il faut dire que nous nous sommes arrêtés là au niveau de l’enquête préliminaire. La police judiciaire a été saisie pour approfondir l’enquête à son niveau. Donc, il y a des sanctions judiciaires en vue. Toujours à notre niveau, nous avons procédé à la fermeture de l’autre auto-école qui fonctionnait dans la clandestinité. Mais elle aussi fait l’objet d’une enquête judiciaire.
Pour les candidats, comment savoir si une école est réellement agréée ?
Comme je l’ai dit précédemment, nous avons mis sur pied un système de vigilance qui a une mission de contrôle. Chaque année, elle publie les noms des auto-écoles agréées pour information. Mais comme dans tout système éducatif, il faut faire face à la clandestinité. C’est pourquoi la réforme du permis de conduire amène à faire des descentes dans les autos-écoles à chaque début de session pour comptabiliser les inscrits et faire la comparaison avec le nombre de candidats présentés à l’examen, pour qu’il ne soit pas complètement différent. Ce sont des mesures internes. Maintenant, le fait qu’une auto-école vous présente à l’examen sous un autre nom devrait déjà contribuer à attirer l’attention des candidats eux-mêmes. A priori nous conseillons toujours de s’assurer auprès des services déconcentrés des Transports que l’auto-école dans laquelle on veut s’inscrire est réellement agréée. Pour ceux qui ne se donnent pas cette peine, le drame c’est qu’ils payent des frais de formation à une tuto-école clandestine et courent le risque de ne pas passer l’examen.

Propos recueillis par Félicité BAHANE  N.

Commentaires (0)
Seul les utilisateurs enregistrés peuvent écrire un commentaire!

!joomlacomment 4.0 Copyright (C) 2009 Compojoom.com . All rights reserved."



haut de page  
PUBLICITE
Bannière