La présence du président Paul Biya au stade a toujours constitué en soi un événement. Là où le chef de l’Etat prend comme un bain de foule géant. Là où la solennité du protocole, attraction en soi pour les masses populaires, s’estompe et ouvre le chemin au spectacle du sport, source d’émotions plus ou moins fortes. Ces émotions, le chef de l’Etat les a partagées dimanche avec la foule des gradins, dans cette magie du sport qui rassemble et brasse tout un monde que rien d’autre ne saurait autant unir.
Ce n’est sans doute pas par hasard qu’après sa prestation de serment, suite à la présidentielle du 9 octobre dernier, le président Paul Biya a accordé sa première sortie officielle au mouvement sportif national ainsi rassemblé. En tout cas, son arrivée dans la cuvette de Mfandena, dans cette foule de dizaines de milliers de personnes, accompagné du gouvernement formé deux jours auparavant pour l’entame du septennat des « Grandes Réalisations », revêt au moins autant de significations que d’attentes enfouies dans le subconscient de chacun des spectateurs ainsi rassemblés. Mais plus globalement, on ne peut ne pas lire dans cette primeur accordée à la jeunesse sportive, une invitation du chef de l’Etat à un départ collectif vers de nouveaux défis. Le septennat des « Grandes Réalisations » marque ainsi un départ symbolique en rangs serrés, dans un élan de masse, entre la classe dirigeante et ses gouvernés.
Facteur de brassage des peuples, le sport au Cameroun a, en tout temps, été un précieux facteur de construction et de consolidation de l’intégration nationale. Une finale de football constitue, à cet égard, un moment à forte densité de rencontres. Rencontre, tout au moins, au cœur de la capitale entre deux équipes venant de loin certes, l’une du Nord, l’autre de l’Ouest, mais constituant, en chacune d’elles, une mosaïque de jeunes venus de partout, réunis par la seule passion du sport.
Il a ses règles, ce sport-là. L’une d’elles impose qu’il y ait, au bout de l’effort, un vainqueur et un vaincu. On n’y échappe point ! Toutefois, les belles images qui restent du match de dimanche sont marquées de l’empreinte de la fraternité, de la convivialité. Elles ont davantage consacré la victoire à ces valeurs-là.
